La Théorie du Y
Ecrit et mis en scène par une jeune auteure belge, "La Théorie du Y" nous emmène avec humour, tendresse et un brin d’impertinence dans la tête et le quotidien d’une ado, qui grandit et se pose mille questions. Entourée de sa famille, de ses amours, de ses amis, elle avance et puis... y a un truc qui cloche. Un truc pas tout à fait normal. Ni tout à fait anormal.
Mais en fait, c’est quoi, “normal” ?
Une pièce enlevée, ludique, généreuse, qui va faire un bien fou aux hormones désorientées
des ados (dès 14 ans) mais comblera aussi les adultes. (LE SOIR)
La Théorie du Y prône avec délicatesse la liberté d’aimer les deux sexes à la fois, dans une mise en scène vive, tonique et humoristique. (LA LIBRE BELGIQUE-
Du 02/05 au 07/05
Du mardi au samedi à 20h30
Le mercredi à 19h
Distribution
Écriture et mise en scène : Caroline Taillet Avec Violette de Leu de Cecil Léone François Janssens, Colin Javaux et Emilien Vekemans Création lumières : Jamil Gaspar Création sonore : Lionel Vinck Scénographie : Ombeline Delizée et Louison de Leu de Cecil
Lundi 14 mars 2016,
par
Catherine Sokolowski
Choix impossible
La bisexualité n’est pas un sujet fréquemment abordé par le théâtre. Caroline Taillet, jeune metteuse en scène belge, s’y attelle avec beaucoup d’enthousiasme et de plaisir dans ce spectacle basé sur son vécu, suite logique d’un mémoire dédié à la même cause. Quatre comédiens alternent les rôles de 20 personnages, de papa, maman, ils passent à copain et copine, petit ami et petite amie à la vitesse de l’éclair. Et ce sont d’ailleurs cette vitesse, ce dynamisme et cette fraîcheur qui sont les qualités principales de la pièce.
Incompris, les bisexuels ne sont reconnus ni par les hétéros ni par les homos. La bisexualité pourrait, à la limite, être vue comme une phase temporaire : “... t’as fait tes petites expériences... mais à un moment faudra quand même savoir ce que tu préfères.” Caroline Taillet s’insurge contre cette idée de transition fort répandue et tente d’expliquer sa vision des choses de manière très imagée, parfois presque enfantine (dispute entre le rose et le bleu qui tous deux tentent de s’accaparer Anna, bisexuelle hésitante). L’humour est toujours présent, il s’agit de dédramatiser un sujet qui est déjà suffisamment tabou.
Victimes de préjugés, ignorés ou rejetés, les bisexuels n’ont pas la vie facile. Caroline témoigne, au travers de ce spectacle, de sa propre expérience, depuis son enfance, de ses premiers émois mais aussi de ses doutes : “j’ai pas fait un coming out pour refaire un coming in, merde”. Une contribution en forme de message positif, sans agressivité, sans rancune, dans un langage contemporain et accessible. La compréhension comme moteur d’acceptation, avec un côté juvénile accentué qui contraste avec le sujet habituellement réservé aux adultes. Cet alliage surprend mais devrait convaincre les plus jeunes. Caroline apporte sa pierre à l’édifice de la tolérance avec ce spectacle orienté ados, gageons qu’ils suivront !
Catherine Sokolowski
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