La Théorie du Y
« La Théorie du Y », une perle de fraicheur et d’intelligence …
Anna a 9 ans. Une boule d’énergie prête à croquer l’existence de toutes ses dents. Elle apprend les règles de la vie. Ce qu’on fait. Ce qu’on ne fait pas. Qu’il faut trouver un beau garçon et puis l’épouser, tout ça.
Anna a 13 ans. Elle attend. Elle voudrait obéir aux règles. Mais elle aimerait aussi découvrir. Se tromper. Alors elle se consume d’envie. De plusieurs envies. Elle n’ose pas.
Anna a 16 ans. Quelque chose se débloque et elle choisit d’affronter ce qui brûle au fond d’elle. Elle découvre l’amour et la sexualité. Et là, les questions se font plus présentes. Son entourage la pousse à se définir : on aime les garçons ou on aime les filles, c’est comme ça. Mais pour Anna, devenir adulte passera par autre chose que ce choix.
Et si on pouvait tomber amoureux sans se demander si c’est d’un homme ou d’une femme ?
20 personnages, 4 comédiens, 19 séquences et 60 minutes pour nous emmener avec humour, justesse et dynamisme dans la tête et le quotidien d’Anna.
« J’ai quand même pas fait un coming out pour refaire un coming in, merde ! »
Autour du spectacle :
Un Rendez-Vous du Bar sera organisé lors de la deuxième semaine de représentation, le mardi 15 2016. Plus d’informations à venir bientôt !
Distribution
Caroline Taillet, Violette de Leu de Cecil, Léone François, Colin Javaux, Emilien Vekemans
Lundi 14 mars 2016,
par
Catherine Sokolowski
Choix impossible
La bisexualité n’est pas un sujet fréquemment abordé par le théâtre. Caroline Taillet, jeune metteuse en scène belge, s’y attelle avec beaucoup d’enthousiasme et de plaisir dans ce spectacle basé sur son vécu, suite logique d’un mémoire dédié à la même cause. Quatre comédiens alternent les rôles de 20 personnages, de papa, maman, ils passent à copain et copine, petit ami et petite amie à la vitesse de l’éclair. Et ce sont d’ailleurs cette vitesse, ce dynamisme et cette fraîcheur qui sont les qualités principales de la pièce.
Incompris, les bisexuels ne sont reconnus ni par les hétéros ni par les homos. La bisexualité pourrait, à la limite, être vue comme une phase temporaire : “... t’as fait tes petites expériences... mais à un moment faudra quand même savoir ce que tu préfères.” Caroline Taillet s’insurge contre cette idée de transition fort répandue et tente d’expliquer sa vision des choses de manière très imagée, parfois presque enfantine (dispute entre le rose et le bleu qui tous deux tentent de s’accaparer Anna, bisexuelle hésitante). L’humour est toujours présent, il s’agit de dédramatiser un sujet qui est déjà suffisamment tabou.
Victimes de préjugés, ignorés ou rejetés, les bisexuels n’ont pas la vie facile. Caroline témoigne, au travers de ce spectacle, de sa propre expérience, depuis son enfance, de ses premiers émois mais aussi de ses doutes : “j’ai pas fait un coming out pour refaire un coming in, merde”. Une contribution en forme de message positif, sans agressivité, sans rancune, dans un langage contemporain et accessible. La compréhension comme moteur d’acceptation, avec un côté juvénile accentué qui contraste avec le sujet habituellement réservé aux adultes. Cet alliage surprend mais devrait convaincre les plus jeunes. Caroline apporte sa pierre à l’édifice de la tolérance avec ce spectacle orienté ados, gageons qu’ils suivront !
Catherine Sokolowski
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