L.F. Céline Fragmentation 1

Saint-Josse-Ten-Noode | Théâtre | Théâtre de la Vie

Dates
Du 6 au 10 février 2018
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre de la Vie
Rue Traversière, 45 1210 Saint-Josse-Ten-Noode
Contact
http://www.theatredelavie.be
reservations@theatredelavie.be
+32 2 219 60 06

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L.F. Céline Fragmentation 1

Une œuvre littéraire magistrale. Le roman initiatique d’un homme au début du XXème, des tranchées sanglantes aux côtes africaines, de la découverte de l’Amérique capitaliste à l’exercice de la médecine dans la banlieue parisienne des années 20. Le cri de révolte d’un homme aux prises avec ce que la société engendre de pire : la guerre, le racisme, le capitalisme et la pauvreté. Plusieurs personnages atypiques se retrouvent plongés dans cette féérie cauchemardesque, telle une fanfare triste et fiévreuse.
Louis-Ferdinand Céline nous raconte l’humanité sans complaisance, noire, à la dérive, avec comme seul point de fuite l’amour d’une femme. L’amour triste, mais rageur. Pathétique, mais tellement vrai. Attendrissant, mais violent. L’amour pour qui on troquerait sa vie, mais qui n’a déjà plus d’espoir.
Pour la reprise de sa première mise en scène, Damien De Dobbeleer nous présente une version singulière de Voyage au Bout de la Nuit, faisant résonner son actualité, variant la tonalité de la gravité au burlesque, au travers d’une langue proche, drôle et féroce : une vision sensible et parfois délirante, toujours libre et sans concession.

Distribution

Avec Benoît Van Dorslaer, Pierre Haezaert, Alexandre Tissot, Baptiste Sornin, Louise Manteau, Damien De Dobbeleer / Conception et mise en scène : Damien De Dobbeleer / Assistanat : Louise Manteau / Collaboration artistique : Selma Alaoui / Mouvements : Alexandre Tissot / Décor sonore et musicien : Thibaut Crassin / Scénographie : Delphine Coërs / Création lumière : Pier Gallen / Diffusion : Rose Alenne / Photos : Géraldine Jacques.
Une création de D³ DRAMA COMPANY en coproduction avec le Théâtre de la Vie. Réalisé avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Service du théâtre. D’après "Voyage au bout de la nuit" et "Casse-pipe" de L.F. Céline (c) Editions Gallimard.

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Mardi 19 avril 2016, par Bertrand Gevart

Au régal des chiens errants

Chef d’œuvre pour les uns, ineffable et innommable pour les autres, « Voyage au bout de la nuit » de Louis Ferdinand Céline, paru en 1932, sort du purgatoire et renaît sur les planches du Théâtre de la Vie. Damien de Dobbeleer nous livre pour sa première mise en scène une adaptation fidèle, cinglante, et sans concession de ce roman à l’écriture aiguisée.

Des boyaux de la mort aux côtes africaines, la mise en scène s’inscrit dans la chronologie du Voyage. Nous voguons avec les protagonistes, tous meurtris, vacillants, fiévreux, prêts à se jeter dans le vide et à hurler la tristesse de leur désir infini. Un chaos ordonné sous le mode de la confession, l’intimité, le délire et la violence pour nous livrer la quête initiatique d’un homme du début du XXème siècle, un cri d’existence et de désespoir sans complaisance.

Noir. Une chimère nous observe, dressant sa basse du haut de son mirador et joue, tandis que Damien De Dobbeleer balance dans un rythme frénétique et saccadé, presque dément, des mots sulfureux et libertaires, fous et négligés. L’atmosphère célinienne est d’emblée posée. Nous sommes transportés par sa fureur, son reditus ad vitam. Céline revient pour lui faire ses comptes à grand coup de délires et d’upercut devant ce qu’elle engendre de plus terrifiant.

Tableaux après tableaux, le metteur en scène décline tous les thèmes du roman et lâche ses flèches impertinentes dans ce spectacle déstructuré et poétique. Les protagonistes, d’une singularité effrayante, archétypes des héros céliniens, articulent la multiplicité de leur jeu en fonction de l’évolution du roman, ce roman magistral narré et joué devant nous. Il se reconstruit peu à peu pour nous livrer sa quintessence et sa critique de la société.

Le metteur en scène use d’outils ingénieux afin de recouvrir les détails du livre. Il personnalise à l’aide d’une lampe de poche, représentant tantôt différents continents et les rapports de force des visages. L’articulation des corps scéniques s’effectue autour de cette flamme électrique, flamme de la mort, de la nuit, des camps, de l’ennemi.

Pour les épris de Céline, ceux qui ont le Voyage injecté par intraveineuse, mais aussi pour les néophytes, ou encore les curieux d’expérience mystique et existentielle, voilà une pièce à ne pas manquer !

Bertrand Gevart

Théâtre de la Vie