Yaacobi et Leidental
Une femme, deux hommes… Ou plutôt un homme, une femme, un homme.
Trois individus qui se trouvent, se perdent, se cherchent, se déchirent… sans aucune censure ! Parce qu’Il éprouve pour Elle un amour sincère et désintéressé : « Dans une heure ou deux, si je m’applique bien, je serai fou d’elle. » Parce qu’Elle dit tout haut ce qu’Elle pense tout bas : « Demain, je répondrai favorablement à sa demande en mariage. J’aurais tort de me priver, il respire la sécurité et je suis sûre qu’il m’obéira au doigt et à l’oeil. » Parce que l’Autre l’a séduite en gagnant la course : « Elle : La vitesse avec laquelle tu as ramassé mon gant m’a beaucoup impressionnée. Lui : il est indéniable que je suis très rapide avec les femmes. » Et surtout parce qu’il y a l’homme et la femme disséqués à travers leurs contradictions et qu’ils nous ressemblent… ou pas ?
Du 16 octobre au 02 novembre
Le mercredi à 19h
Du jeudi au samedi à 20h30
Mise en scène Emmanuel Guillaume
Avec Cécile Delberghe, Pierre Poucet, Gaël Soudron
Direction musicale Eloi Baudimont
Création lumières Serge Bodart
Décor et accessoires Pauline Picry et Pierre Legrand
Costumes Justine Drabs
Assistanat Robin Van Dyck
Avec le clin d’œil de Eric De Staercke
Texte français de Laurence Sendrowicz, Yaacobi et Leidental in Théâtre Choisi I, Comédies. Editions Théâtrales, éditeur et agent de l’auteur
Infos et réservations : 02 548 25 80 ou www.lesrichesclaires.be
De 6 à 16 euros
Lundi 21 octobre 2013,
par
Catherine Sokolowski
Chronique de déboires annoncés
Comédie burlesque ou réflexion philosophique ? "Yaacobi et Leidental", une pièce de Hanokh Levin, raconte l’histoire de deux amis de toujours qui décident de rompre la morosité de leurs journées banales pour trouver le bonheur. Ruth Chahach, jeune fille plantureuse et calculatrice, cherche justement un mari. Itamar Yaacobi, séduit par ses "gros seins" et son "popotin" se convainc qu’il pourra tomber amoureux de l’artiste. Une intrigue simple, éclairée par douze chansons, à apprécier au premier degré pour son côté loufoque, ou mieux, au second degré pour le questionnement qu’elle suggère sur la quête du bonheur.
Une grande boîte à tiroirs fait office de décor, proposant un lit, une fenêtre, une porte ou même un fleuve. Pilier central de la mise en scène, elle ne manque pas d’originalité. La robe suggestive de Ruth (Cécile Delberghe) stigmatise l’attention et peut être considérée comme décor secondaire (!). Car enfin, quel homme pourrait succomber aux charmes prometteurs de la belle pianiste ? Pianiste ? Mais l’est-elle réellement ? Naïvement, Yaacobi se laisse berner jusqu’au mariage, au cours duquel Leidental s’offre en cadeau. La délicieuse absurdité rationnelle des propos de ce dernier est particulièrement succulente : « je n’ai pas besoin de moi, vous pouvez me prendre sans aucun scrupule ». Ruth décide de saisir l’occasion, elle pourra certainement s’en servir. Et inévitablement, « tout commence à s’obscurcir ».
Malgré un rythme très soutenu, une magnifique Cécile Delberghe à la voix chaude et sensuelle, très bien entourée des talentueux Gaël Soudron et Pierre Poucet, le spectacle ne convainc pas entièrement. Comme si on était au cabaret mais qu’il manquait une partie du repas. Un petit goût suranné se dégage de la mise en scène qui ne parvient pas à combler l’évidence de l’issue du récit malgré les nombreux questionnements sous-jacents (quête du bonheur, sens de la vie, importance du physique ou notion de désir). Un spectacle de septante-cinq minutes qui inaugure la deuxième salle du théâtre des Riches-Claires, située au 3ième étage du bâtiment. Gageons que ce divertissement soit le premier d’une longue série !
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