YAACOBI ET LEIDENTAL

Théâtre | Le Rideau

Dates
Du 26 février au 25 mars 2009
Horaires
Tableau des horaires

Contact
http://www.rideaudebruxelles.be
contact@rideaudebruxelles.be
+32 2 737 16 00

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YAACOBI ET LEIDENTAL

YAACOBI ET LEIDENTAL
Auteur Hanokh Levin
Mise en scène Lorent Wanson
Création en Belgique
10e anniversaire de la mort de l’auteur
Quarante ans, c’est l’âge des grandes décisions. Cette fois, c’est
sûr, Itamar Yaacobi veut faire quelque chose de sa vie. Devenir un
homme occupé. Première étape, plus de temps à perdre avec David
Leidental, son ami de toujours sans attrait et si peu ambitieux.
Seconde étape, aborder la plantureuse Ruth Chahach, pianiste dans
l’âme, et se persuader qu’il en est amoureux.
Hanokh Levin (1943-1999)
Esprit anticonformiste à l’humour implacable. Figure majeure du théâtre israélien. Avec Yaacobi et Leidental,
il signe une farce musicale d’une redoutable efficacité. Elle tire sa
force de la folie loufoque qui agite les personnages autant que de la
tendresse indéfectible qui, contre toute apparence, les unit.
Lorent Wanson :
C’est trois bonnes poires qui s’essayent à être dégueulasses.... Se
croyant obligés - pour survivre - de se conformer aux normes
individualistes (et parfois obscènes) du système, ils s’essayent au
mensonge, à la spéculation, à l’humiliation... Ils s’engagent sur les
pentes savonneuses de l’illusion espérant que cette foutue vie leur
apporte quelque chose avant qu’ils ne crèvent. Je vois le spectacle
comme une suite de clowneries, de jonglages d’émotions, de funambulisme
sur corde sensible, le tout mené par une petite troupe de 3
acteurs-chanteurs et 3 hommes-orchestre. Et le bonheur là dedans ? Une
chimère, une autre petite acrobatie. C’est drôle parce que c’est
émouvant et c’est cruel parce que c’est exagérément humain.
Une coproduction du Rideau de Bruxelles et du manège.mons/Centre dramatique
Texte français Laurence Sendrowicz. Avec Delphine Bibet / Alain Eloy / Achille Ridolfi / Nico Roig guitare / Thomas Giry percussions. Composition musicale Lorent Wanson & Fabian Fiorini /
Scénographie & Costumes Anne Guilleray / Lumières Guy Simard

Réservation www.rideaudebruxelles.be / 02 507 83 61

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2 Messages

  • YAACOBI ET LEIDENTAL

    Le 25 mars 2009 à 05:15 par Marquis

    J’ai assisté au spectacle médusé hier soir avec mon épouse.

    Beaucoup d’agitation sur scène, des interprétations à la limite de la schizophrénie, je me suis posé beaucoup de questions.

    L’humour "british" annoncé était absent, l’’humour "juif" probablement hors de ma portée.

    Pourtant, j’ai applaudi les acteurs pour leur performance physique impressionnante plus que par bonheur si ce n’était d’avoir tenu le coup jusqu’à la fin de la reprsésentation.

    J’ai l’impression d’avoir loupé un train ou bien d’être rentré dans le mauvais par inadvertance.

    Bref une sérieuse déception théâtrale.


    Le manque de profondeur de la réflexion annoncée également ma déçu et

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  • YAACOBI ET LEIDENTAL

    Le 26 mars 2009 à 05:08 par Count Erweight

    Quel choc bien sur pour une partie de notre public bcbg, style "Audi-mini-leZoute", venus passer une soiree chez Horta afin d’etre rassures sur le fait qu’ils tiennent toujours le bon bout.
    Or voila qu’on se met a appeler un chat un chat avec une créativité et une énergie hors du commun.

    Irresistibles jeu d’acteurs, frigo-cercueil, piano incassable, chasse a cymbales, cadeau de mariage en personne, instruments de musique envoutants et hilares, lutrins piétinés, buste de Beethoven commandeur, popotin virevoltant, seins exhultants et j’en passe ... vous nous poursuivrez longtemps par votre ... pertinence si naturelle.

    C’était la derniere, dommage car ce spectacle gagnerait a etre revu !

    Grand bravo a une superbe équipe de vrais artistes.

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Mercredi 4 mars 2009, par Jean Campion

Drôle de vie ...

"Tous ses héros ont l’humanité entêtée, âpre, mauvaise, mais si naïve, si bouleversante, que nous nous y retrouvons tous.". Laurence Sendrowicz (traductrice des pièces d’Hanokh Levin) souligne avec pertinence l’empathie que nous éprouvons pour Yaacobi, Ruth et Leidental. Jonglant avec les loufoqueries et les émotions, ils nous entraînent dans une farce musicale exubérante. Sous le masque de ces clowns, se cache l’homme en quête du bonheur, désespérément écartelé entre sa soif égoïste de réussite et le besoin de vivre en harmonie avec l’autre.

Souriant derrière son pupitre, un homme imposant, en habit, savoure son petit dessert. L’arrivée d’une musicienne perturbée par son triangle , puis d’un saxophoniste happé par son portable, dissipe tout malentendu. Pas de concert classique, mais un spectacle déjanté. Après avoir utilisé son archet comme épée, club de golf et raquette de tennis, un violoniste annonce solennellement : "Moi, Itamar Yaacobi, 40 ans, déclare par la présente avoir soudain pris conscience que, si je suis venu au monde, c’est pour VIVRE." Marre de cette existence tièdasse, de ces parties de dominos avec Leidental. Un ami de vingt ans, qu’il largue sans scrupules. Fasciné par le popotin rebondi de Ruth, il se persuade qu’il en est amoureux et lui fait une cour pressante. Celle-ci joue les musiciennes dans l’âme, mais désire avant tout dominer un mari. Accroché à sa valise, comme un enfant à son doudou, Leidental reste dans le sillage du couple et s’offre en ...cadeau de mariage.

La suite de l’intrigue le confirme. L’intérêt de la pièce ne réside pas dans l’originalité de l’histoire, mais dans la manière de la raconter. Remarquable funambule, Hanokh Levin fait de la corde raide entre burlesque et gravité. Dans un premier temps, ses personnages nous intriguent et nous amusent par leur fantaisie débridée. Et très vite leur sincérité provocante nous désarme. Ils commentent leurs intentions, chantent leurs états d’âme et reflètent les ambitions, les calculs, les lâchetés, les désillusions, les désarrois de l’homme qui se cogne à la vie.
"Le temps passe, et toi, tu passes à côté. Tu sens le goût amer du gâchis et des regrets, mais tu restes là et tu regardes." , constate Leidental.

Ces paroles désabusées, ces destins de plâtre n’empêchent pas la comédie de briller par sa drôlerie. L’étui d’une contrebasse se transforme en frigo, des cymbales en plateaux à thé, et la grosse caisse s’envole pour devenir une lune radieuse. Bien d’autres instruments sont détournés et un vent de folie souffle dans cette forêt de pupitres. Metteur en scène inventif, Lorent Wanson a composé douze chansons de style différent. Situées au coeur de l’action, elles prolongent efficacement les scènes jouées.

Avec la complicité malicieuse de trois "multi-instrumentistes", le trio des comédiens-chanteurs mène le spectacle tambour battant. C’est avec une cocasserie audacieuse que Delphine Bibet incarne la pulpeuse Ruth. Alain Eloy exprime énergiquement l’impétuosité et le désenchantement de Yaacobi. Par son jeu maîtrisé, Achille Ridolfi rend Leidental attachant et pathétique. Un vieil enfant paniqué à l’idée d’affronter, seul, la vie. Le destin de ces clowns tristes montre que l’existence est tapissée de courtes joies et d’échecs poignants. Cependant Hanokh Levin nous vaccine contre le désespoir par son humour cruel et tendre.

Le Rideau