Ou presque !
Sur scène, trois musiciens (Mathieu Bauer, Sylvain Catigny et Lazare Boghossian) et deux acteurs et chanteurs (Kate Strong et Matthias Girbig) alternent entre chansons, narration et agitation, en passant de l’anglais au français (avec une petite pointe d’allemand) aussi vite qu’une balle lors d’un match à Roland Garros. Les acteurs nous livrent petit à petit divers passages du livre, qui percutent : les premiers concerts des Stooges, la naissance du magazine Punk, les impressions des managers mais aussi et surtout tout ce qui fait ce vaurien de punk : le look déluré, la jeunesse, la crasse, la révolte, la drogue, l’absurde, le je-m’en-foutisme, la fougue, la franchise…
Si la mise en scène audacieuse et mouvementée mêle différents médiums artistiques avec brio et que les acteurs sont impressionnants, on regrette tout de même les quelques incompréhensions dues à la multiplication des sons (et l’imperfection du sous-titrage qui n’était, en plus, prévu que pour l’anglais*) mais aussi, peut-être, l’absence réelle de scénario (qui sait ? l’idée est peut-être à creuser) ainsi qu’un cruel manque d’interprétation musicale plus agressive (un petit Ramones ou un bon Clash nous aurait été le bienvenu en guise de remontant !)
Enfin, malgré ces petits bémols, une chose est sûre : la pièce et son texte, continuant à remuer dans vos entrailles de longues heures durant, ne laissera personne indifférent ** !
* Même pour les francophones il est généralement dur de comprendre quelqu’un dont la voix est recouverte par le son de la musique).
** Mis à part les détracteurs du punk mais cela va de soi, n’est-ce pas ?
Retrouvez toutes les chroniques de Carole Glaude sur
Culture et Compagnie