Un concept alléchant - une pièce londonienne, jouée par des britanniques et surtitrée en français - et un scénario, sorte d’Ionesco transcendé, fabuleux. Mind Out ne souffre dès lors d’aucune fausse note ! On se retrouve plongé dans un univers saugrenu régi par les actes qui ne sont que moult mises en abyme, si l’on peut dire, de cette expression toute puissante qu’est la parole, moteur réel de la pièce.
Loin d’être un défi facile, celui-ci est pourtant relevé haut la main par Julian Maynard Smith et ses compères. Virevoltant entre rythme intense et haché et digressions monologuées plus diffuses, le jeu des acteurs reste constant et tout simplement excellent.
C’est le souffle coupé que nous ressortons de cette création pour le moins génialissime, époustouflée à la fois par le travail de longue haleine et d’une précision hors du commun que doit être la mise en scène, et par la prestation plutôt sportive et renversante des comédiens.
Voici donc un méli-mélo de faits et gestes entrecoupés de dialogues, à chaque fois introduits par un tiers, tenant le rôle étonnant de narrateur omniscient momentané, qui révèle plus de rebondissements que vous n’êtes capables de l’imaginer. Ils nous font tourner la tête, ces Anglais ! Et notre seule déception est qu’ils ne restent que trois jours.
Retrouvez toutes les chroniques de Carole Glaude sur
Culture et Compagnie