WILDERNESS
De la Jungle Amazonienne aux forêts du Canada où il a passé un hiver en cabane à se frotter aux limites de sa solitude, en passant par les Hautes Andes et l’ambiance envoûtante de la Nouvelle Orléans, Arieh a erré deux années durant, en solitaire, sa guitare sous le bras.
Une confrontation intense, existentielle, avec une nature aussi sauvage que profonde.
De cette expérience d’ermitage, le comédien et musicien a rapporté des sons, des images, des sensations qui ont servi à nourrir Wilderness, le nouveau spectacle de Vincent Hennebicq (Heroes (Just For One Day), Going Home).
Fidèle à sa ligne, le jeune metteur en scène nous raconte une histoire d’homme en quête de sens et de liberté. Il s’appuie sur les propos de grands écrivains de la nature (Thoreau, Abbey, Fromm…) et repose quelques questions éternelles : pourquoi partir, pourquoi revenir ? Que représente la liberté dans un lieu où il n’y a rien à faire ? Est-ce une fuite ? Un jeu ? Une quête ? Il réinterroge, enfin, notre rapport au temps, à la responsabilité collective, aux grandes urgences politiques et écologiques.
Racontée sur une période d’une année et au travers de quatre saisons, l’histoire d’Arieh se présente sous la forme d’une grande expérience sensorielle. Plongeant le spectateur dans l’immensité et parfois le silence de la nature extrême, à travers des ambiances sonores, des lumières organiques et même des parfums et des odeurs.
Une mise en scène qui nous force à quitter, le temps d’une pièce qui n’a rien de romantique, le bruit assourdissant et le béton froid de nos villes. Pour se confronter, comme ce personnage seul en scène, enchaînant récits de vie et morceaux de guitare originaux, à la beauté pure, mais aussi à la violence extrême, des forêts, des rivages et des déserts, où règnent à la fois l’équilibre et le chaos.
Au final, Wilderness est une mise à nu d’un homme confronté à lui-même, à ses limites et à ses désirs, dans les profondeurs d’un monde naturel aux frontières infinies.
AUTOUR DU SPECTACLE
Débat, le 19.11 à l’issue de la représentation. Durée 1h.
La nature, amie ou ennemie ?
Discussion ouverte avec des invités sur notre relation à la Nature. En partenariat avec ETOPIA.
Intervenants : Lucienne Strivay, Professeure d’ anthropologie de la nature à l’Université de Liège, auteure de « Enfants sauvages. Approches anthropologiques » et Gérard Jadoul, Licencié en Lettres et Naturaliste, ancien Président d’InterEnvironnement Wallonie, Auteur et illustrateur de plusieurs livres sur l’écosystème forestier. Débat Modéré par Michel GENET, directeur d’Etopia, Ex-directeur de Greenpeace Belgique.
Dossier pédagogique à télécharger
Lundi 21 novembre 2016,
par
Catherine Sokolowski
Ode à la nature
De “Into the wild” en 2007 à “The Revenant” en 2016, les films qui mettent la nature à l’honneur sont légion. C’est moins le cas pour le théâtre, dont les scènes étriquées ne semblent pas prédisposées à mettre en scène l’immensité des paysages sauvages ou la rudesse des climats. Cela n’a pas arrêté Vincent Hennebicq, qui au retour du long voyage solitaire de son ami Arieh Worthalter, a décidé de reproduire l’expérience de ce dernier. Décors, lumières et sons garantissent une expérience sensitive réussie même si le texte convainc moins.
Vincent Hennebicq (déjà auteur de "Going Home" et "Heroes (Just for one day)") souhaite raconter des histoires. Il a choisi celle de Arieh Worthalter, parti seul pour deux ans en Amérique du Sud et au Canada. La scène, séparée des spectateurs par une vitre, évoque un bocal. A quelle expérience va-t-on assister ?
La rencontre avec la nature est au centre du spectacle qui se déroule sur une année et laisse donc quatre saisons s’installer. Arieh raconte sa quête de sens, de sensations, ses peurs et hésitations mais il parle aussi de la nature elle-même et des enjeux écologiques auxquels le monde est confronté.
Sur le plan esthétique, le spectacle est magnifique, reproduction fidèle de la nature et des aléas du climat : orages, pluie ou neige. Le réalisme de l’expérience est irréprochable. Le texte quant à lui est riche, élaboré, fourni. Un peu trop. La nature n’a pas besoin de mots. Au final, l’empathie pour le comédien n’est pas complète. Parfois, Arieh prend sa guitare et compose de très belles chansons. Alors la symbiose est totale. Comme si la nature et l’homme avaient enfin trouvé un modus vivendi. Et nous aussi.