Vivaldi Nightmares

Danse | Théâtre Varia

Dates
Du 9 au 13 décembre 2008
Horaires
Tableau des horaires

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reservation@varia.be
+32 2 640 35 50

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Vivaldi Nightmares

Le spectacle, à la frontière de la danse et de la performance, cultive toutes les ressources du corps en scène dans ses capacités à porter nos jouissances et nos douleurs.
La fluidité du printemps, la chaleur de l’été, le déclin de l’automne et la froidure de l’hiver sont autant de variations qui, associées à la nudité dans tous ses états, révèlent un double foyer permanent, un envers organique, une ambivalence où se lient de manière indissociable, culture et nature, univers et humanité, vie et mort.

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  • Vivaldi Nightmares

    Le 25 février 2011 à 12:05 par Naira

    Commençant de manière plutôt abrupte, le printemps, symbole de la naissance caractérisée par la nudité (qui n’est pas symbolique, elle), nous offre une sexualisation des personnages, à peine sous-entendue, tendant presque à l’animalisation. Pendant l’été, subissant une uniformisation, les danseurs semblent dépersonnalisés et indifférents. L’automne, auguré par le brouillard et l’orage s’avère plus baroque. Ambiance morbide et sensuelle, la thématique jongle entre récolte et chasse. Arrive enfin l’hiver, annonciateur d’une fin imminente, oscillant entre résurrection via la neige purificatrice et corruption (dépeinte dans un jeu ondoyant de coloris binaires).

    Si je me dois de faire l’éloge de ce « projet chorégraphique » pour son originalité, sa recherche poétique, sa mixité et la performance des danseurs, je suis aussi obligée d’avouer que je suis restée perplexe face à l’ensemble du spectacle.

    Dans un premier temps, la création d’un spectacle de cette longueur (deux heures quarante avec vingt minutes d’entracte) est un véritable défi… qui ne fut qu’en partie relevé en ce qui me concerne : certaines parties trop longues et d’autres trop courtes à mon goût, une accentuation trop prononcée des périodes « de transition » (comprenez « où nous n’entendons pas Vivaldi ») a contrario des périodes musicales.

    (http://nairaelerina.blogspot.com/2009/01/v.html )

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Mercredi 17 décembre 2008

La vie dans tous ses états

Avec V.-Nightmares, Prix de la Critique 2007 pour le meilleur spectacle de danse, le chorégraphe Thierry Smits nous livre une oeuvre puissante et monumentale. Mêlant tout à la fois de la danse, des textes, de la vidéo, ou des effets pyrotechniques, cette performance artistique est à la hauteur de son ambition.

Quatre pièces indépendantes composent le projet, associées aux Quatre Saisons de Vivaldi (le « V. » de « V.-Nightmares ») : telles les variations d’un même rêve, chacune explore les métamorphoses, les sensations, les relations qu’évoque la saison correspondante. Ainsi, le printemps (« Fluid Mechanics ») aborde la jeunesse et la fluidité des corps, tout est légèreté et volupté. Durant l’été (« Tan »), la douce chaleur du printemps devient brûlante, violente, le rose vire au rouge, les corps sont exposés, brutalement, directement. Souffrance et jouissance connaissent leurs extrêmes. L’automne (« Moss & Mould ») voit le rouge de l’été brunir, s’épaissir. La mort, que l’on pressentait dans la violence de l’été, fait son entrée, dans toute sa lenteur, et décompose la matière organique. L’hiver enfin (« Ice ») semble se situer dans un espace minéral, stérile, chimique. Le vivant n’est plus, restent la glace, le blanc, le froid. On comprend dès lors que l’on puisse appeler ce rêve « cauchemar ».

Colonne vertébrale de cette performance, les quatre danseurs (trois hommes et une femme) livrent une prestation d’une précision admirable. Ils sont véritablement habités et parviennent, trois heures durant et avec toutes les ressources de leur corps, à transporter le public à travers un spectre très large d’émotions et de sensations. Ce sont eux qui, en manipulant des objets et des accessoires, en déclamant des textes, ou en se faisant vidéastes amateurs, font se métamorphoser l’espace et l’ambiance. Cela donne une impression intéressante d’univers en autarcie, au prix de moments de régie de plateau parfois un peu longs. La nudité, un thème cher à Thierry Smits, est omniprésente et est intelligemment mise au service du spectacle. La musique enfin, qui mixe les violons baroques de Vivaldi avec des passages électro, réussit à envelopper le spectateur dans cet univers onirique.

On sort de ce spectacle comme l’on s’éveille d’une nuit où notre inconscient s’est déchainé… Impressionnant !

Théâtre Varia