Comme le répète inlassablement Lucas, “on ne peut pas toujours exiger la qualité absolue". Au rayon positif, il faut souligner le jeu des acteurs, tous deux excellents (Charlotte Mattiussi et Florent Minotti). Il y a aussi la thématique abordée, ce couple qui ne se sépare pas malgré l’extrême tension quotidienne. Dans un premier temps, Victoire explique qu’ « elle a fauté » parce qu’elle est sortie avec un garçon quelques semaines avant de rencontrer Lucas. Dans un second temps, très en verve, elle revendique son appartenance à l’élite bourgeoise. De tout cela, on devine que Victoire a reçu une éducation très conservatrice qui l’oblige à être parfaite en toutes circonstances. Son mariage doit être un succès. Elle accepte donc la descente aux enfers sans sourciller élaborant une parade qui renforce le processus dévastateur.
Au rayon négatif, il y a cette projection de lèvres qui s’embrassent et de fruits suggestifs, jusqu’à l’indigestion. A la base, l’idée est séduisante mais pourquoi faut-il que cette projection soit si longue ? Ces vidéos concernent Victoire qui tente de survivre à ce mariage raté. Elle provoque son mari et n’en tire probablement aucun plaisir. Plusieurs interprétations sont possibles à cette répétition d’images sulfureuses, nous laisserons chacun se faire sa propre idée. Les discours de Lucas, souvent drôles et bien ficelés, sont parfois excessifs. Notamment lorsqu’il exprime son attachement à Fifi, son écureuil qui vient de mourir : une histoire d’âme et de cœur qui atteint ses limites.
En conclusion, une pièce coup de poing sur la violence conjugale. Plus précisément sur un cas de violence conjugale qui met en scène un mari alcoolique et une femme enfermée par son éducation. Tendresse, humour et violence au programme dans un florilège décapant jusqu’à la scène finale, glaçante. Le thème et la belle prestation des acteurs sont les points forts de ce spectacle à recommander.
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