Au départ, tout l’appartement est couvert de toiles en plastique, il attend probablement d’être peint. Une belle baignoire blanche s’impose à l’avant-plan de la scène, elle aussi dissimulée. Une jeune fille monologue, d’un ton vif et nerveux. Progressivement, elle soulève le plastique. On découvre son compagnon, assis dans la baignoire.
L’histoire est banalement tragique. Elle l’a trompé avec un bel homme musclé. Son discours est dense, agité. L’homme, par contre, est calme et semble résigné, il ne veut plus jamais revivre une telle trahison. L’amour qui les unissait était fort, ils étaient complices, un amour dont rêvent sans doute la plupart des jeunes gens. Ils ne semblent pas prêts à accepter les demi-mesures.
L’amour est au centre de ce texte et les gestes sont importants. Le couple se partage la baignoire avec beaucoup de grâce, évoluant dans une chorégraphie que l’on doit à Louise Hakim. Un partage d’intimité qui se fait avec pudeur, un huis clos devant lequel on ne se sent pas voyeur.
Finalement, qu’en penser ? Le spectacle est une ode à l’amour ambitieux, celui qui ne se contentera pas de superficialité. Les acteurs (Julie Sommervogel et Clément Goethals), tous deux excellents, rendent parfaitement l’intimité de ce couple alors même qu’il est brisé. Le texte est magnifiquement moderne, cru mais sensuel, tendre et poétique. Notons l’admirable dévouement des comédiens qui finissent dans des vêtements trempés alors qu’il ne fait pas chaud dans la salle. En trois mots : on a aimé !