Christophe est invité à diner par un copain de fac sur le point de se marier. Il arrive accompagné de Patricia, sa copine, loin d’être emballée à l’idée de la soirée. Comme elle boude et ne pipe mot, elle est prise pour une étrangère ne comprenant pas le français. Patricia se prend au jeu et finit par carrément se payer la tête de ses hôtes, qui à leur insu alimentent les quiproquos et gobent naïvement les bobards qui leur sont servis au fil du repas.
La farce atteint de tels sommets qu’il est impossible de s’en dépêtrer sans perdre la face... et le reste.
Gilles Dyrek, comédien, fils de comédien et... auteur de comédies, manie les ficelles de la repartie avec dextérité, il en use et en abuse sans complexes. « Venise sous la neige » joue sur le comique de situation jusqu’à verser dans le surréalisme. Mais le public « marche » car le malaise dans les effets « boule de neige » de la méprise se nourrit d’un certain suspens. On appréhende avec ironie la chute de ce château de cartes.
Dialogues enlevés, comédiens au taquet, entrées et sorties de scène rythmées, la pièce réunit tous les ingrédients pour ravir les amateurs de théâtre de boulevard avec un clin d’œil cynique sur les préjugés et les suffisances d’une société petite-bourgeoise engoncée dans la bienséance et le sens du devoir.
La pièce a été adaptée au cinéma par Elliott Covrigaru en 2016.
C’est la Comédie de Bruxelles qui relève ici le défi dans une mise en scène de son directeur, Daniel Hanssens, avec Laure Godisiabois, Christel Pedrinelli, Frédéric Nyssen et Marc Weiss.
... Et avec buffet-spectacle le 31 décembre pour saluer savoureusement l’année 2022. Que vive le théâtre !
Palmina Di Meo