La haine est une répétition. Une répétition ultra-théâtrale, des corps-à-corps féminins d’une violence inouïe et magnifique, d’une beauté de ravages. Les visages se touchent presque pour boire ou échanger les paroles empoisonnées. La tension dans la salle, soutenue par une musique digne d’Hitchcock, est presque insoutenable et il faut du temps après le spectacle pour digérer cette proposition originale qui cerne au plus près les sources de violence. L’homme est absent de la scène, les femmes sont maître et esclaves et s’entre-tuent au propre comme au figuré. La qualité de l’interprétation est d’une audace dramatique incroyable. Allez-y, le cœur lourd et si vous n’avez pas froid au yeux. Il est vrai que cette proximité de violence paroxystique fait cruellement penser à celle du monde qui nous entoure, nous qui vivons protégés dans nos bonheurs respectifs. Le jeu théâtral du trio est de la pure sculpture démoniaque avec une mention spéciale pour Romina Palmeri qui dégage une énergie... effrayante ! Bravo !
PS On aurait aimé avoir un feuillet avec les titres des différents textes, même si le travail scénique refuse les coutures apparentes, car la compréhension se bloque de temps en temps... ou est-ce l’essence de la violence intrinsèque qui bloque tout ?