Une veillée

Saint-Josse-Ten-Noode | Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 8 mars au 30 avril 2016
Horaires
Tableau des horaires
Le Public
rue Braemt, 64-70 1210 Saint-Josse-Ten-Noode
Contact
http://www.theatrelepublic.be
contact@theatrelepublic.be
+32 2 724 24 44

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Une veillée

" Si vous pouvez lire ceci c’est que vous êtes perdu ". Et voilà comment on arrive chez Harold et Elsie. Ce couple de professeurs avait choisi de quitter temporairement la ville et leur emploi pour s’isoler, se « mettre au vert »… Finalement, les circonstances ont rendu leur séjour définitif. L’amour et l’humour rendent cependant leur isolement joyeux ! Jusqu’au jour où… d’un avion tombe du ciel une chose absolument ahurissante, incroyable, totalement inattendue dans leur univers clos !… Mais c’est à partir de ce moment-là, le temps d’une nuit, le temps d’une veillée, où l’on ne se sait plus qui veille qui, que cette chose, terrible, va se révéler être une sorte d’ange. Un ange là, et bien là ! Même s’il n’est plus tout à fait là… il va leur rappeler qu’ils n’ont pas toujours été seuls, et qu’il faut toujours s’attendre à l’inattendu !

Brigitte Dedry et Alexandre Trocki incarnent ce couple à fleur de peau, dans la mise en scène et sous le regard complice de Virginie Thirion (« Les Hommages collatéraux »). Ainsi nait une pièce d’amour subtile, infiniment touchante d’humour, d’émotion et d’intelligence. Le spectacle de la résilience, de la réconciliation avec soi-même.

Scénographie et costumes Marie Szernovicz
Son Marc Doutrepont

UNE CRÉATION ET COPRODUCTION DU THÉÂTRE LE PUBLIC ET DU THÉÂTRE DE NAMUR.

Distribution

De Gary Kirkham. Traduction : Xavier Mailleux. Mise en scène : Virginie Thirion. Avec Alexandre Trocki et Brigitte Dedry

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5 Messages

  • Une veillée

    Le 11 mars 2016 à 12:06 par Joenath

    la disparition, l’attente, la mort tels sont les thèmes de cette veillée par ces deux anciens professeurs.
    La pièce est bien montée, bien jouée avec une excellente bande son (on s’y croirait). Des petites pointes d’humour viennent égailler ce thème assez noir.
    Intéressant.

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  • Une veillée

    Le 11 mars 2016 à 14:17 par lorant

    Excellente représentation.Peu de décor mais,on est en plein jardin nocturne.
    Dialogue naturel.les scènes sont très bien représentées :"l’attente,les souvenirs,les angoisses et une pointe d’humour.
    N’oublions pas le troisième personnage statique.Bravo à lui !

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  • Une veillée

    Le 11 mars 2016 à 17:42 par mauvever

    Très bon spectacle ,avec pour moi la découverte de deux excellents comédiens qui jouent ce drame à la perfection ,avec humour ,tristesse et où j’ai parfaitement partagé leurs angoisses . Leur univers clos va être bouleversé par un drame aérien , impuissants devant cette catastrophe , ils décident de veiller un jeune passager décédé ,passager qui va les troubler au point de leur rappeler qu’ils n’ont pas toujours été seuls et que l’inattendu ,l ’espoir peuvent toujours surgir ,où l’ "ange" n’est peut-être pas très loin .Une pièce jouée avec beaucoup de finesse et de justesse. Bravo !

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  • Une veillée

    Le 14 mars 2016 à 11:10 par mvandebroek

    Spectacle à voir.
    Une tranche de vie évoquée avec beaucoup de naturel.
    Un moment pendant lequel on se sent en suspension.
    Je suis tout à fait d’accord avec les avis précédents.
    Bravo aux acteurs !

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  • Une veillée

    Le 24 avril 2016 à 00:19 par miche271

    Une des meilleures pieces du Public cette saison. Si on s’attend un peu a une partie de l’histoire, la piece est magnifique, une histoire pas tout-a-fait de tous les jours ou on se demande ce que, a leur place, on ferait et on dirait ...
    Et puis ils jouent bien, tres bien. Elle, pour moi, elle ne joue pas son role, elle est. mais ils sont magnifiques tous les 2... ou tous les 3.
    Une tres impressionnante veillee.

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Mercredi 23 mars 2016, par Dominique-hélène Lemaire

Voyage métaphorique ?

Falling asleep ? Eveil ou réveil ? « Falling : A Wake », c’est le titre original de la pièce de l’auteur canadien Gary Kirkham. Traduction en français : « Une veillée ». Il est certain que vous ne vous endormirez pas ! Le bruit infernal de l’explosion de l’avion qui s’écrase à côté d’une ferme « sur un point indéterminé de nulle part » a de quoi réveiller le spectateur en manque de sieste ! La pièce se base sur un fait réel : le crash dramatique du vol 103 de Pan Am suite à un attentat terroriste en 1988. Il y a presque trente ans. Les 150 victimes de l’airbus Germanwings, c’était l’année dernière, à Pâques.

Au début de l’histoire, des pièces d’un avion commencent à tomber du ciel, et l’un des passagers, sanglé dans son siège. Un beau jeune homme au visage limpide. Le vieux couple du professeur de mathématique Harold et Elsie, qui avait choisi de reprendre la ferme paternelle, découvre cette chose totalement ahurissante et apocalyptique dans leur univers clos qu’ils annoncent avec humour, quelque part sur un chemin, par une pancarte : « Si vous pouvez lire ce ci, c’est que vous êtes perdu ! » Et en avant les phrases sibyllines, surréalistes, vêtues de sens multiples, touchantes comme les galets littéraires semés par Samuel Beckett ou Harold Pinter.

Le froid humide, l’absence de lumière de la cave souterraine où se joue la pièce contribue à l’atmosphère lugubre. Si on sort les couvertures sur scène, on les sort aussi dans les fauteuils de l’assistance, question de se mettre au diapason. Harold et Elsie réagissent à cet accident terrifiant, métaphore de la fin du monde, chacun à leur manière. Harold (Alexandre Trocki) s’empresse auprès de sa femme, en lui prodiguant mille attentions amoureuses et tendresse de longue date. Il fait la lumière à commencer par une torche, puis une lanterne puis une armée de bougies, photophores et chandeliers, pendant que la femme veille le mort, et se met à lui parler. Son âme et-elle encore là ou est-elle déjà partie ? Elsie (Brigitte Dedry) prend l’initiative d’une longue conversation à sens unique avec le jeune homme mort. Elle risque la prière. Lui, recrée minutieusement sur la scène de l’accident un semblant de vie domestique quotidienne en amenant auprès de la femme qu’il aime, fauteuil de salon, tapis, chocolat chaud… A la façon de ces oiseaux fidèles, faiseurs de nids, indissociables et tendres.

Et puis, si tout cela n’était qu’invention commune ? Recherche désespérée de sens ? Une pure invention, comme le jeu des enfants, quand leur imagination est palpitante en regardant les étoiles et en entendant les cris féroces de la nuit. Et si, sur scène, on voyait se réaliser la magie de l’amour ? Et si ces comédiens vieillis étaient tout simplement en train de mettre en commun leur âme d’enfant ? Et si cette mise en scène était la catharsis d’une douleur ancienne innommable ? Une perte insupportable ? Peut-on nommer la douleur la plus grave pour des parents ? Vous êtes bel et bien en plein voyage métaphorique ! La dernière phrase tombe, comme une pièce détachée de métal brûlant. « Mais comment peut-on expliquer tout cela ? » « Il n’y a rien à expliquer ! »

La mise en scène de Virginie Thirion, jointe à la scénographie et aux costumes de Marie Szersnovicz, ont de quoi glacer le corps mais pas le cœur. La création sonore palpitante, grande composante de la pièce, est signée Marc Doutrepont.

Dominique-Hélène Lemaire

Théâtre Le Public