Pièce tant acclamée durant la saison dernière au Théâtre de la Toison d’Or, c’est avec plaisir qu’on la retrouve pour une nouvelle série de représentations cet automne. Sisters, un three woman show drôle et calé dans notre époque, est littéralement un moment indispensable à aller (re)voir de toute urgence. Durant une heure trente, c’est un tourbillon sans complexe et sans filtres que nous propose le trio de choc, composé par Odile Matthieu, June Owens et Nathalie Uffner. Un tourbillon qui commence dans la meilleure des situations : se mettre en place pour un spectacle lambda, dans la décontraction la plus totale possible. Et dès lors, trois dialogues différents s’imposent.
Trois versions, remplies de références de la pop culture, allant de Greta Thumberg aux réfugiés. Chaque monologue est une invitation à découvrir la vie quotidienne de chaque héroïne. Nathalie, la juive, évoque son mari qui est à cheval sur la religion, et même un concert d’Enrico Marcias dont elle est a assisté avec ce dernier, par exemple. Odile, est une catholique bourgeoise qui accueille des réfugiés chez elle, pour occuper les nombreuses chambres secondaires. June se définit comme musulmane et lesbienne, et parle sans problème de la stigmatisation de sa religion avec un troisième degré assumé. Cette dernière quitte le plateau brusquement, mais « The show must go on ! », la bande se retrouve rapidement pour une fin style comédie musicale, au beau milieu d’une conversation sur les règles.
Les textes sont écrits par un trio – également – de choc : Myriam Leroy, Mehdi Bayad et Albert Maizel. Des récits bien montés, qui nous happent rapidement, tant au ton abordé qu’à l’humour 2.0 bien ficelé. Rapidement saisis par le jeu époustouflant des comédiennes, Sisters passe à une vitesse de croisière, indispensable pour passer un bon moment. Littéralement, c’est un spectacle qui donne une grande bouffée d’air frais, loin de l’actualité étouffante et des débats sans fond ni forme. Petit détail qui mérite d’être souligné : une playlist 100% girls, diffusées avant et après le show.
En soit, un three-women show nécessaire dans un monde morose, ultra féministe et même inspirant pour tous.