Un paradis sur terre de Eric Durnez

Théâtre | Théâtre des 4 Mains.

Dates
Samedi 3 décembre 2011
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Un paradis sur terre de Eric Durnez

Un paradis sur terre est la première création professionnelle née du projet "Paroles croisées" dont le Théâtre des 4 Mains est partenaire et acteur.
L’histoire est tout à fait surprenante : celle d’un couple d’européens qui, suite à une catastrophe guerrière, écologique et sanitaire, a dû s’enfuir en Afrique, dans un camp de réfugiés. Dans cette situation inversée, Oswald et Tina sont accueillis par des « humanitaires » africains…
Sans jamais verser dans l’exotisme, le spectacle propose une rencontre stimulante entre des identités culturelles contrastées mais complémentaires, mélangeant subtilement tradition orale africaine du conte et théâtre tel que nous le concevons en Occident, dans une scénographie qui inclut le public et le plonge dans la mémoire du monde.
Ce monde à l’envers, on le doit à la très belle plume d’Eric Durnez. Les cinq comédiens portent ces mots avec une belle sincérité. On en sort interpellés et remués. La Libre Belgique, Sarah Colasse Avec : Delphine Veggiotti, Tata Tassala Bamouni, Simon Gautiez, Ildevret Méda, Thierry Hervé Oueda - Mise en scène : Juan Martinez / Scénographie, costumes : Aline Breucker / Et le regard de Thierry Hellin - Création : Une Compagnie, en partenariat avec le Théâtre Eclair (Burkina-Faso) et la Maison Jacques Prévert à Dieppe (France) – Co-production : Rideau de Bruxelles – Commision internationale du Théâtre Francophone - Avec l’aide du Centre Culture du Brabant Wallon et du Théâtre Marni
à 20H30 - Tarifs : Adultes 12€ en prévente (au lieu de 15€) – Seniors, étudiants, demandeurs d’emploi, artistes, enseignants et groupes de 10 : 10€ en prévente (au lieu de 15€) - Moins14 ans : 8€ en prévente (au lieu de 11€) – Article 27 : 1,25 €
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1 Message

  • UN PARADIS SUR TERRE

    Le 13 novembre 2011 à 09:17 par LUspirou

    Une inversion de rôle . L’européen fuyant le désastre et se réfugiant en Afrique . Cette situation permet de remettre en question la vision traditionnelle "du réfugié" . Une belle mise en scène, sobre. Le cercle de transmission permet au spectateur de participer indirectement. A Voir et à débattre .

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Lundi 14 novembre 2011, par Samuël Bury

Afrique, à deux mains

D’habitude, les jeux de mots ne s’expliquent pas. Mais là, il le faut. Car ils prennent leur source dans le texte de l’auteur, Eric Durnez. C’est un mix entre « l’Afrique, c’est demain » et les deux mains coupées de l’écrivain qui en écrivait trop…
Bref, tout ça pour dire qu’avec Un paradis sur terre, on se retrouve en Afrique, dans un camp de réfugiés européens. Emmenés dans cette fiction par la voie du conte et forcément touchés de voir les rôles s’inverser. La vision eurocentriste et « maître du monde » en prend un coup en même temps que les clichés fusent comme des petites baffes à vocation gentiment humaniste.

La pièce a été créée à Ouagadougou pour le jeune public. Et ça se sent. Dans le bon sens du terme. L’introduction nous place déjà dans une structure narrative liée à la mémoire et aux incantations de magie. Puis, les scènes s’enchaînent rapidement, courtes et d’une intensité quasi légère. Sans doute parce qu’il n’y est presque jamais question de repères de lieu ou de temps et que, par conséquent, l’esprit peut prendre davantage de liberté.

« Crevasse » (ou creuvasse) lâche à tout bout de champ l’homme excédé qui fulmine sur son flingue capricieux ou sur les rudes conditions du « Camp Sud ». Eh oui, en Europe il était « quelqu’un », un flic à la carrière pourtant plane, un mari à l’apparence virile et un père comme un autre. Et là, il se retrouve dans un lieu qu’il exècre, n’ayant plus d’autre choix. Avec sa femme au grand cœur et sans sa fille, morte en Europe. Cet homme, Oswald, est brillamment incarné par Simon Gautiez qui joue la figure de la décadence rongée par la peur et l’alcool de cadavre.
Autre figure marquante, Ildevert Méda, qui jongle avec les rôles de Grand Oncle (le conteur), Zouna (le délégué du camp) et Principio.

Un moment presque trop court et un texte qui dit juste l’essentiel et laisse imaginer le pire comme le meilleur.

Théâtre des 4 Mains.