UN PARADIS SUR TERRE
UN PARADIS SUR TERRE
Auteur Eric Durnez / Mise en scène Juan Martinez
Création
Pour sa première mise en scène, le jeune acteur belgo-colombien Juan Martinez réunit une équipe d’artistes belges, burkinabés et français. Créé en mai 2011 au Festival international Jeune Public de Ouagadougou, au Burkina Faso, Un paradis sur terre est une fable qui déboussole nos certitudes. Une histoire envoûtante contée par des Africains, où les derniers survivants d’une certaine Europe apparaissent comme un souvenir lointain. Un spectacle qui, sans jamais verser dans l’exotisme, propose une rencontre stimulante entre des identités culturelles contrastées mais complémentaires.
Avec Tassala Tata Bamouni, Simon Gautiez, Ildevert Méda, Thierry Hervé Oueda, Delphine Veggiotti.
À partir de 12 ans.
R+ 11/11/2011 – Spectacles, lectures, ateliers, rencontres, surprises... pour toute la famille.
Création Une Compagnie, en partenariat avec le Théâtre Eclair (Burkina Faso). Coproduction Rideau de Bruxelles, Commission Internationale du Théâtre Francophone. Avec l’aide du Centre Culturel du Brabant Wallon et de la Maison Jacques Prévert à Dieppe.
8 > 20€ - spectacle à 19h30
Le Rideau de Bruxelles au Marni
Rue de Vergnies 25
1050 Bruxelles
Réservations 02 /737 16 01
www.rideaudebruxelles.be
Lundi 14 novembre 2011,
par
Samuël Bury
Afrique, à deux mains
D’habitude, les jeux de mots ne s’expliquent pas. Mais là, il le faut. Car ils prennent leur source dans le texte de l’auteur, Eric Durnez. C’est un mix entre « l’Afrique, c’est demain » et les deux mains coupées de l’écrivain qui en écrivait trop…
Bref, tout ça pour dire qu’avec Un paradis sur terre, on se retrouve en Afrique, dans un camp de réfugiés européens. Emmenés dans cette fiction par la voie du conte et forcément touchés de voir les rôles s’inverser. La vision eurocentriste et « maître du monde » en prend un coup en même temps que les clichés fusent comme des petites baffes à vocation gentiment humaniste.
La pièce a été créée à Ouagadougou pour le jeune public. Et ça se sent. Dans le bon sens du terme. L’introduction nous place déjà dans une structure narrative liée à la mémoire et aux incantations de magie. Puis, les scènes s’enchaînent rapidement, courtes et d’une intensité quasi légère. Sans doute parce qu’il n’y est presque jamais question de repères de lieu ou de temps et que, par conséquent, l’esprit peut prendre davantage de liberté.
« Crevasse » (ou creuvasse) lâche à tout bout de champ l’homme excédé qui fulmine sur son flingue capricieux ou sur les rudes conditions du « Camp Sud ». Eh oui, en Europe il était « quelqu’un », un flic à la carrière pourtant plane, un mari à l’apparence virile et un père comme un autre. Et là, il se retrouve dans un lieu qu’il exècre, n’ayant plus d’autre choix. Avec sa femme au grand cœur et sans sa fille, morte en Europe. Cet homme, Oswald, est brillamment incarné par Simon Gautiez qui joue la figure de la décadence rongée par la peur et l’alcool de cadavre.
Autre figure marquante, Ildevert Méda, qui jongle avec les rôles de Grand Oncle (le conteur), Zouna (le délégué du camp) et Principio.
Un moment presque trop court et un texte qui dit juste l’essentiel et laisse imaginer le pire comme le meilleur.
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