UN HOMME EST UN HOMME
« Une création théâtrale Nord/Sud impliquant deux continents
(Europe et Afrique), 3 créateurs venus de trois pays différents (Brukina Faso, Belgique et France). Un travail d’immersion, une enquête approfondie sur l’immigration de près de 2 ans. Une quarantaine de témoins.... »
Pourquoi ces hommes, africains pour la plupart, sont-ils devenus unefois de plus des marchandises, une valeur abstraite, spéculative même,et sans réelle identité aux yeux des occidentaux ? Ils – ces hommesafricains toujours- n’ont plus d’identité, de nom. Ils portent le mot« migrant », qui est collé à leur peau, à défaut d’un réel passeport,tel un masque tragique attaché à leur visage. Ce mot « migrant » estlà pour mieux retirer ce qui leur reste d’identité véritable, de nom. Ont-ils encore le droit aujourd’hui de porter leur nom, leur passé,leur avenir quand ils arrivent en Europe ? Qui sont-ils ces hommesmigrants ? Ce mot migrant nous fait mal aux oreilles. Nous ne pouvonsplus l’entendre. Il est insultant. Difficile d’écrire pour dire toutcela, d’y penser même, sans sentir monter en nous un sentiment deprofonde injustice à l’égard de ces hommes, femmes et enfants, decolère aussi vis-à-vis de l’Europe, de l’Occident.En effet, 13 % de la population mondiale occidentale décide aujourd’hui du sort et du futur des 87 % autres.
écrit par
René Georges
avec la collaboration de
Olivier Coyette
à partir de témoignages recueillis au Burkina Faso
mise en scène :
René Georges
&
Salifou Kientega
Avec :
Afazali Dewaele
Ansou Diedhiou
Charles Wattara
Musicien :
Adama ouedraogo
Scénographie :
Dao Sada
Olivier Wiame
Décor sonore et musique :
Vincent Cahay
Encollaboration avec l’ Xk Theater Group, La Compagnie le Roseau àOuagadougou et le Carrefour International du Théâtre de Ouagadougou(Burkina Faso)
Réservations : 02/649 17 27 ou reservation@poche.be
Le Théâtre de Poche
1a Chemin du gymnase 1000 Bruxelles (Bois de la Cambre)
Administration : 02/647 27 26 - info@poche.be
www.poche.be
Lundi 7 juin 2010,
par
Catherine Sokolowski
Pas de sérénité pour les Aventuriers
La narration à l’honneur en ce mois de juin au Théâtre de Poche. Trois Africains nous racontent leur déconvenue, leur périple à la rencontre du monde blanc, leur désenchantement face à l’ailleurs. On les appelle des Aventuriers. Un sujet incontournable mais une mise en scène souffrant de quelques longueurs, à l’instar des voyages décrits.
Tout commence par un extrait d’un discours de Nicolas Sarkozy. Décor simple mais soigné : une grosse boule symbolise les rêves et déboires de l’inaccessible sérénité. Du sable parsème la scène. Honneur au récit. Les témoignages sont poignants mais parfois un peu chargés, les textes auraient gagné à être allégés. Les protagonistes (Afazali Dewaele, Ansou Diedhiou et Charles Wattara) communiquent pourtant avec conviction. Les plus beaux moment sont chantés, dommage qu’ils ne soient pas plus nombreux. Une création théâtrale qui a exigé un long travail d’enquête, notamment au Burkina Faso. Une réflexion sur la situation du migrant, sur la perte d’identité.
Proposition intéressante à la veille des élections : le 10 juin, la pièce sera suivie d’un débat mettant en présence quatre représentants de partis. A cette occasion, le spectacle servira de tremplin à une discussion sur la politique migratoire (dès 22h).
Nouvelle initiative méritoire du Théâtre de Poche, cette pièce de René Georges est un rien décevante mais vaut le détour ne serait-ce que pour soutenir la cause qu’elle défend.
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