Robe rose et cheveux roux, Marie débarque sur ses talons hauts, chaussée de sandales brillantes extravagantes qui lui vont à merveille. Lentement mais sûrement, elle amène les spectateurs sur le terrain de la différence, celle qui fait basculer de la norme à la monstruosité.
Marie Limet a un handicap de naissance, il lui « manque 37 cm » au bras droit. Et c’est avec un humour bien particulier qu’elle remarque qu’ « avec ça, même les mendiants lui foutent la paix » ou que « la carte VIPO est à renouveler chaque année car la sécu croit au miracle ».
La comédienne donne tout ce qu’elle a, se déshabille au sens prendre et figuré. Sa prothèse disparaît, sa perruque rousse fait place à une longue chevelure blonde. De femme sexy, elle devient homme, afin de (se) prouver qu’elle n’a « besoin de rien, ni de personne ». Subtile, Marie décrit la version masculine d’elle-même, drôle et stéréotypée. Dans la deuxième partie du spectacle, ce sont ses bras qu’elle met en scène, transformés en marionnettes, alternant les voix et les humeurs avec brio.
Parfaitement à l’aise, elle a choisi Tom Waits pour accompagner ses déplacements vifs, énergiques, explosifs. Alternant des mouvements de danse avec des monologues dont chaque mot a été pesé et soupesé, ce spectacle a longuement mûri et évolue certainement encore. On ne peut qu’être ému par cette communication franche et poignante autour d’un thème qui fait souvent peur, par cette quête d’amour finalement très commune. Gageons que cette présentation impactera positivement les publics. Un moment de partage, une heure poétique, une incitation à la tolérance. A voir et à aimer !
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