Tokyo Notes

Théâtre | Théâtre Les Tanneurs

Dates
Du 12 au 23 février 2008
Horaires
Tableau des horaires

Contact
http://www.lestanneurs.be
info@lestanneurs.be
+32 2 512 17 84

Moyenne des spectateurs

star-offstar-offstar-offstar-offstar-off

Nombre de votes: 0

Tokyo Notes

Première mise en scène en Belgique de l’un des plus importants auteurs contemporains japonais, Oriza Hirata. Tokyo Notes, texte drôle, intime, limpide, musical et démesuré, avec pas moins de 20 personnages et comédiens sur scène, se déroule dans le hall d’un musée d’art de Tokyo. Une famille, des couples et quelques individus viennent voir les tableaux de Jan Vermeer, qui ont été évacués d’Europe où règne une guerre civile meurtrière. Ils se croisent comme ils se parlent, avec des gestes et paroles, en apparence sans importance, mais qui vont nous dire qui nous sommes, petit à petit, avec humour, légèreté et sens aigu du dialogue.

Spectacle en français surtitré en néerlandais

Laissez nous un avis !

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
    Se connecter
Votre message

Samedi 16 février 2008

Partition japonaise sans fausse note...

Auteur connu et reconnu tant au Japon qu’à l’étranger, Oriza Hirata est un artiste à la poétique épurée et vibrante d’émotions…
« Tokyo notes », une de ses pièces les plus connues, présentée ici par le théâtre des 2 Eaux, est un kaléidoscope de microscopiques moments de vie, zénitude et sentiments à peine effleurés au programme. Le tout mis en scène par Xavier Lukomski, habitué qu’il est de naturalisme tchékhovien et sensible…

Parler de tout et de rien, n’aborder les choses qu’en surface, pour mieux laisser voir les profondeurs… Tel pourrait être le credo de l’auteur.

Devant nous, la salle de pas perdus d’un musée, antichambre de l’exposition tokyoïte du lumineux Vermeer, lieu où les vingt protagonistes de la pièce se croisent, respirent, soufflent, souffrent. En silence ou paroles lentes à venir. Parce que chez Hirata, on ne parle que quand ce silence devient trop pesant… Pas de psychologisme torturé ici. Juste une scène qui représente l’humanité dans ce qu’elle a de plus simple, un couple à nouveau réuni, des retrouvailles entre un professeur et son ancienne élève, une famille qui se déchire doucement dans le silence, une jeune héritière qui fait don de l’œuvre paternelle au musée… A Tokyo comme cela le pourrait être à Bruxelles ou Paris...Et entre sorties et entrées, lent ballet d’errements muséaux, guerre européenne et violente en filigrane…
Utilisant l’espace des Tanneurs de manière inhabituelle, Lukomski pose les gradins à l’endroit où lors des autres pièces se tiennent les acteurs, l’espace généralement dévolu au public devenant aire de jeu. Ce qui permet une utilisation des entrées, escaliers et même…des toilettes, pour un hall de musée des plus crédibles, entre machine à café et présentoirs de prospectus…
Pas un bruit dans les gradins… Soit que les spectateurs sont captivés par l’ambiance si doucement japonisante, subtile et translucide, qui règne entre les comédiens. Soit qu’ils soient un peu las des lenteurs asiatiques… Il est vrai que le rythme est inhabituel, de même que l’utilisation de la parole, qui s’interrompt, se coupe, se superpose… Une sorte de polyphonie pour voix et silences, cathédrale orientale de mots et d’air… A cet exercice, on sent quelques-uns des comédiens moins à l’aise, mais gageons qu’ils ne pourront que gagner en assurance tout au long des représentations…
Au final, ils nous offrent tous un spectacle fin, qui nous transporte vers une universalité sensible. Et le voyage est à recommander, chaudement !

Théâtre Les Tanneurs