Samedi 6 février 2010, par Xavier Campion

To the ones I love

En offrant aux spectateurs un superbe moment pour les yeux, « To the ones I love » a ouvert le festival « Pays de Danse » en beauté et a conquis le public. Neuf danseurs métissés sur des musiques de Bach et évoluant dans une scénographie sobre et blanche, ça donne un beau mélange.

Neuf danseurs métissés sur des musiques de Bach et évoluant dans une scénographie sobre et blanche, ça donne un beau mélange.
Le maître mot du spectacle pourrait être : unicité. Et pourtant, les danseurs se ressemblent avec chacun leurs caractéristiques. Mouvement suivi par les costumes qui changent de couleur pour nous donner à chaque fois un ton majeur mais pas unique. Un ensemble avec des nuances où chaque danseur et chaque costume est unique et pourtant en harmonie totale avec le reste. Impression d’unicité renforcée par les morceaux de Bach qui se suivent et se ressemblent… mais qui ne lassent pas, grâce aux intermèdes aux sonorités plus contemporaines et plus lourdes. Intermèdes que l’on pourrait trouver trop courts d’ailleurs. Ces moments lents subliment la souplesse, la grâce et la technique des danseurs, et apportent une émotion nouvelle.
Le décor est d’une sobriété absolue et efficace, avec des jeux de lumière assez discrets et des formes cubiques qui glissent sur le sol aussi vite que les danseurs. Laissant toute la place aux corps et aux mouvements, ainsi qu’à la musique, la scénographie adopte un certain retrait.
On regrettera parfois le manque de transmission d’émotions de la part des acteurs. Un spectacle pour l’esthétique pure, telle est la volonté de Thierry Smits dans ce spectacle. Et cette esthétique passe à merveille (renforcée par un casting chaudement applaudi par ces dames, reconnaissons-le). La musique de Bach à elle seule suffit évidemment comme vecteur d’émotions mais rares sont les moments où cette émotion vient du plus profond des danseurs. On est touché par la beauté et les énergies, non par les sentiments qui seraient exprimés dans les mouvements. On y touche parfois dans les intermèdes…
La danse est plutôt classique et occidentale mais elle rappelle parfois des mouvements de capoeira ou de break, ce qui vient encore une fois ponctuer les différences au sein d’un ensemble semblant uniforme.
Ce qui est sûr c’est qu’on ressort de cette expérience plein d’énergie et de sourires, impressionnés par tant de beautés visuelles et sonores.