Bernard Lefrancq, amoureux du Verbe Fou se met à l’ouvrage et nous livre de la haute couture poétique en tricotant avec délicatesse des textes de la plume érotique du marquis de Sade, le libertinage de Musset, Ovide et le Catéchisme libertin d’Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt. Par passion du verbe, par passion de l’amour. Le verbe fou dans toute son ardeur et ses vérités sur la nature de l’homme, de la femme, des idéaux humains.
Le résultat est "Ivresse de Boudoir", ce spectacle délicieux présenté à la Clarencière où trois personnages voguent entre le 18e et le 19e siècle, entre badinage, fantasmes, et tourments de la jalousie. Mathilde est revenue.
Frémissements de belles robes, connivences féminines, éclairages aux bougies, baisers volés, soufflets, billets doux et mari épinglé, virevoltent avec humour et tendresse. Le Boudoir est certes désuet, mais l’ivresse théâtrale est bien présente quoique trop vite enlevée. Un rendez-vous de l’esprit et du cœur, celui de la musicalité de la langue et des voix de comédiens, jeunes et passionnés.
Heureux qui communique, de l’aiguille au verbe libéré. C’est le lieu du commentaire intérieur du spectateur en recherche lui aussi d’absolu qui reste à vibrer longtemps sous la peau. Déjeuner sur l’herbe, diablement court ! On en redemande !