Immobile, au sol, un corps mort. Un homme rédige une lettre, efface ses empreintes, met en scène le meurtre et s’éclipse. Des coups de fil auxquels personne ne répond, une valise au contenu mystérieux que les protagonistes se disputent, des regards inquiets concourent à nous faire éprouver le suspens et l’angoisse propres aux productions hitchcockiennes.
Si on retrouve Hitchcock dans l’esthétique et l’atmosphère de cette création, Michel Noiret semble également avoir fait sienne l’idée du maître qui pose que l’essentiel n’est pas tant l’histoire que la manière dont elle est racontée. Le spectateur est incité à inventer ses propres histoires, à développer, à partir des éléments montrés et des fragments de récits suggérés, ses propres fils narratifs. Ceux-ci seront tirés tant de la bande sonore mêlant musique classique et compositions sonores de Todoroff et de Frankowski que des mouvements rigoureux et précis des danseurs qui ne cessent de courir, de se tourner et de se retourner, de s’éclipser par une porte pour revenir par une autre, de s’attirer, de se manipuler, de se repousser.
Mentionnons enfin la scénographie d’Anne Guilleray et la création lumière de Xavier Lauwers qui sculptent les décors, créant différentes atmosphères ayant toutes en partage de nous faire éprouver un certain sentiment d’étrangeté, propice à la rêverie et à la spéculation.
L’agencement réussi de ces différents éléments font de cette création un beau moment d’évasion.
Lundi 2 avril 2012, par
The phone is ringing...
Pour le plus grand plaisir des spectateurs, Michel Noiret et ses danseurs s’amusent avec les codes du film noir dans "Minutes Opportunes". Autour de quelques objets clés, sur un plateau blanc immaculé, les quatre danseurs se croisent, s’accostent, se poursuivent, donnant à voir les différents possibles de la relation humaine. Machination, mystère et angoisse sont au rendez-vous pour cette création ludique et inventive.