The Wild Party

Théâtre | Atelier 210

Dates
Du 15 au 26 septembre 2007
Horaires
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The Wild Party

D’après l’œuvre de Joseph Moncure March

Mis en scène par Frederik Haùgness

Avec Benoit Verhaert (paroles), Laurent Delchambre (batterie), Samuel Gerstmans (basse), Grégory Houben (trompette) et Mathieu Vandenabeele (piano)
Une production des compagnies Kabbale et Butchinols

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4 Messages

  • The Wild Party

    Le 16 septembre 2007 à 12:11 par indoboy

    Magnifiquissime ?

    Il n’y a pas de mots pour décrire les seul-en-scène de Benoît Verhaert... Alors quand en plus, il est accompagné de quatre jazzmen terribles, on assiste à une de ces pièces qui ne font pas beaucoup parler d’elles mais qui sont le sommet de ce que l’on peut appeler l’art théâtral, bourré d’émotions, de bruits, de fureur et de plaisir... Un spectacle comme seul l’Atelier 210 peut nous en proposer !

    A mille, cent mille lieues de la médiocrité théâtrale, monsieur (le très grand monsieur) Verhaert interprète avec toutes ses tripes, toute sa voix, tout son coeur, tous ses muscles cette nuit de débauche qui tourne mal !

    Interaction parfaite entre le comédien, les musiciens et le public. Décor extrêmement simple mais génial.

    Et quand la situation devient trop tendue, trop cruelle, ces cinq-là ont l’élégance d’une pirouette comique pour nous faire revenir en des terres moins rudes.

    Si vous avez aimé "Mauvais rêve", ce ciné-théâtre formidable, bouleversant, extrêmement prenant avec Benoît Verhaert l’année passée au 210, courez voir "The Wild Party", aussi génial. Le jazz a remplacé le cinéma, l’émotion est intacte. Du jamais vu !

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  • The Wild Party

    Le 21 septembre 2007 à 04:50 par Charlie

    Une soirée épatante, qui vous plonge dans l’ambiance des clubs de Jazz américains des années 30. Dans un langage réactualisé, on ne perd rien de la poésie du texte original merveilleusement mis en couleur par la prestation de 4 musiciens habiles et passionnés, ravis de jouer les acteurs (ce qui leur réussi très bien) ... sans compter sur la prestation hors pair de Benoit Verhaert : on est littéralement "suspendu" à ses lèvres ! Il nous tarde non seulement de connaître la suite de l’histoire mais surtout comment elle nous est rapportée ! ALLEZ-Y...

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  • The Wild Party

    Le 11 septembre 2009 à 02:13 par anacolut

    Le monologue de Benoît Verhaert est incroyable, avec ses rimes. La musique, véritable protagoniste, intervient quand il faut. J’ai cependant trouvé le jeu de Benoît Verhaert un brin démonstratif... du coup ça traîne en longueur sur la fin. Les musiciens participent avec coeur à l’histoire (bon, ce ne sont pas des comédiens, et ça se voit, quand même...), et j’ai d’ailleurs eu un petit bounche pour Greg Houben. On ne dirait pas comme ça, mais en fait, j’ai passé une excellente soirée, même si le spectacle peut gagner encore en qualité.

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  • The Wild Party

    Le 15 septembre 2009 à 12:46 par indoboy

    Petite déception pour la reprise que je me suis empressé d’aller voir, puisque j’avais adoré il y a deux ans.

    Bien sûr, l’effet de surprise ne joue plus, bien sûr, on est plus sévère quand on revoit une pièce, on sait ce qui va se passer, ce qui nous avait plu... et on attend les artistes au tournant !

    Mais cela n’explique pas tout : j’ai en effet trouvé Benoît Verhaert très "démonstratif", à la limite du cabotinage... et prompt à tourner tout en dérision. Si ça fait effectivement rire (et encore... tout n’est pas drôle), ça empêche malheureusement l’émotion de naître ! Je l’ai même trouvé à la limite du je-m’en-foutisme : avec son texte, avec sa bière... rien ne l’atteignait, il avait l’air davantage en vacances qu’en représentation... 

    Bref : ce qui m’avait pris aux tripes il y a deux ans m’a laissé assez indifférent cette fois-ci.

    Reste la musique -terrible-, et le texte.

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Lundi 24 septembre 2007

wild wild jazz

L’atelier 210 est un lieu multiple, qui accueille un riche mélange de théâtre, mais aussi de concerts en tout genre. Le spectacle « The Wild Party » est donc la plus pure illustration de sa programmation, puisqu’il mêle avec bonheur ambiance de concert et mots bien balancés.
Le résumé du programme indique que ce spectacle légèrement déjanté est en réalité du « jazz-théâtre »… Mais kesako, le jazz théâtre ?

Pour Wild Party, la formule consiste à partir d’ un long poème de débauche, écrit en 1928, en pleine prohibition new-yorkaise par Joseph Moncure March et à le faire interpréter en double voix par un comédien lascif et excellent et un quartet jazz un brin siphonné et nonchalant, mais non moins brillant.
Cela vous donne une soirée entre rire, plaisir musical et ambiance d’arrière salle.
Benoit Verhaert, à la voix, est époustouflant. Sans cesse, il oscille entre décontraction improvisée et déhanchement provoquant, plaçant ainsi le spectacle en entier entre show maîtrisé et déconnade entre copains. L’ambiance générale hésite en effet parfois entre la jam et le cabaret, pour notre plus grand bonheur. Parce que ce qui pourrait n’être qu’un long poème musical s’avère en fait être une interaction amusante entre l’ici de la salle et des artistes sur scène et le là-bas de l’orgie alcoolisée et sexuelle à laquelle se livrent les invitées de Queenie et Burrs ….
Les musiciens jouent le jeu, incarnant tout à tout leur propre rôle, ou ceux des personnages du poème, n’hésitant pas à se foutre doucement d’eux même. Ainsi, pour introduire l’entracte, on assiste à une démonstration des talents de comédien-chanteur de Grégory Houben, tordant en chanteur d’…opérette ? Mais les autres musiciens, même s’ils ne se prennent pas à pousser la chansonnette, n’en sont pas moins excellents. Samuel Gerstmans, à la basse, Laurent Delchambre, à la batterie, et Matthieu Vandenabeele contribuent en effet avec brio à faire swinguer les mots.
Au final sont ainsi réunis les ingrédients d’une orgie jazzeuse, entre musique d’excellence, sexe et alcool …
De quoi faire tourner la tête au plus fêtard des spectateurs.

Un seul regret, ombre au tableau de cette soirée presque parfaite : qu’à la place des gradins de l’atelier 210, il n’y ait pas de petites tables pour profiter au mieux de l’ambiance intime du spectacle. Mais au plus-que-parfait, nul n’est tenu…

Mardi 3 décembre 2019, par Didier Béclard

Le Boson, petit théâtre mais grandes ambitions

Le théâtre du Boson qui reprend actuellement « The Wilde Party » n’usurpe pas son surnom de théâtre de l’intime. De petite taille (40place), il permet une proximité rare avec les comédiens. Mais un tel dispositif pousse l’équipe de création à travailler en finesse, en intériorité, parfois à voix basse, plutôt qu’en apparence, laissant au spectateur la possibilité de saisir les moindres détails du jeu.
Rencontre avec son fondateur et directeur artistique Bruno Emsens.

Physicien de formation, Bruno Emsens a travaillé pendant un an au CERN (Conseil européen pour la recherche nucléaire), un laboratoire européen situé à cheval sur la Suisse et la France. Chercheur en physique des particules, il s’est retrouvé au milieu de 5.000 autres chercheurs, « 5.000 professeurs Tournesol », sourit-il.

Mais avant d’arriver à la physique, Bruno Emsens a parcouru un long chemin. Passionné par le cinéma et le théâtre, à 18 ans il part pour les États-Unis ou pendant un an il suit les cours d’une université « Fine arts » (beaux-arts). De retour en Belgique, il poursuit des études scientifiques à l’ULB et l’UCL. « Je ne comprenais rien de ce qui était écrit au tableau, dit-il, mais j’étais fasciné par la poésie des signes mathématiques, l’imaginaire, l’espace. » Son professeur lui propose de rejoindre le CERN, la Mecque des physiciens. Mais il est plus attiré par la nature humaine que par la nature inanimée.

Aussi, après cette expérience scientifique et la pause que lui impose l’obligation de faire son service militaire, il entre dans le monde du cinéma. Entre 1993 et 2008, il réalise des courts-métrages souvent primés et un documentaire (sous un pseudonyme) intitulé « Chercheurs entre rêve et réalité » qui aborde notamment le fameux boson de Higgs. « C’était deux ans avant l’attribution du Prix Nobel au Belge François Englert, souligne le physicien, donc il n’y a pas eu d’impact. » Il continue à faire son trou. « J’ai eu un début de vie en toute innocence, explique-t-il, l’art et la création sont là depuis tout le temps. La physique est venue en parallèle mais c’est une partie de ma vie, ce n’est pas la science qui m’a construit le plus. »

Alors lui vient l’idée de créer un théâtre.
En quelque dix films il a éprouvé beaucoup de plaisir à travailler avec les acteurs. Mais la caméra laisse trop peu de temps pour travailler en profondeur avec les acteurs ce qui suscité chez lui une certaine frustration. Il ouvre alors la Brussels Playhouse dans le quartier universitaire de l’ULB, un lieu dédié aux acteurs et au jeu. « C’était un atelier pour améliorer notre artisanat, ajoute Bruno Emsens, les musiciens font des gammes mais il n’y a rien pour les acteurs. » Il y accueille notamment des laboratoires et des matersclasses avec l’acteur et metteur en scène américain Larry Silverberg avec qui il fonde le True Acting Institute Europe, antenne européenne de l’institut américain dédié à l’approche Standford Meisner du jeu. Cette méthode proche de celle de l’Actor’s Studio se situe dans la même veine que celle de Constantin Stanislavski, mais plus dans l’imagination. « Meisner a développé une technique plus organique, plus humaine, explique-t-il. L’humanité de l’approche du jeu d’acteur permet de créer un climat de confiance avec les acteurs. »

Bruno Emsens présente l’examen d’entrée à l’Insas (Institut national supérieur des arts du spectacle et techniques de diffusion) où il est recalé, ce qui n’a rien d’infamant tant le nombre de candidats est élevé chaque année. Il travaille comme assistant sur des publicités, des courts-métrages, il écrit son premier court-métrage et réalise un film en 35 mm.

Mais au cinéma comme au théâtre, le financement des œuvres pose toujours problème. « Quinze ans dans le cinéma ne m’ont pas enrichi », regrette-t-il. Aussi lorsqu’il ouvre le Boson en 2012, il met en place un montage financier et immobilier en louant les étages pour disposer des premiers fonds, le reste est financé sur fonds propres. Mais cela reste un peu court sur la distance. « Avec une salle de 40 places, il n’est pas possible de faire payer l’entrée 50 euros, explique-t-il, alors qu’il faut payer deux acteurs et un régisseur ».

Le théâtre a donc besoin d’argent public mais ne dispose actuellement que d’une aide de la commune d’Ixelles qui se monte à 2-3.000 euros par alors alors que la Cocof apporte son soutien aux résidences d’artistes. Bruno Emsens ne veut pas en effet que les artistes paient pour ces résidences. Il a rentré un dossier concernant le théâtre et la compagnie (Les Bosons) auprès de la ministre de la Culture de l’époque Alda Greoli mais sans résultat. Or il faudrait 60.000 euros sur la saison pour faire fonctionner le Boson. C’est une petite structure et l’argent va aux artistes, ils sont payés lors des répétitions et lorsque la pièce fonctionne à la recette, 90% du montant de la caisse leur revient.

Cette année, le Boson propose une vraie saison alors qu’auparavant il ouvrait ses portes deux à trois fois par an. « Nous voulons nous profiler d’une manière claire, unique et indispensable dans l’espace culturel, ajoute-t-il. J’entends souvent les artistes me dire : il n’y a que chez toi que l’on peut faire cela, il s’agit donc d’une place nécessaire pour les artistes. » Sur le plan artistique, il souhaite que le lieu qui a accueilli douze résidences l’an passé soit foisonnant. Il souhaite également que « d’ici deux à trois ans, la jeune création puisse venir montrer leur premier spectacle devant un vrai public ».

Le Boson, Chaussée de Boondael, 361 à 1050 Bruxelles, 0471.32.86.87, www.leboson.be.

Atelier 210