Une mère cherche son enfant dans le jardin de la mort. Pour le trouver, il lui faudra faire des sacrifices : ses yeux, ses cheveux. La musique composée par Khaled Omran parfois angoissante, parfois hypnotique, fait partie intégrante du spectacle et le costume des acteurs fait penser à celui des derviches tourneurs : une longue robe blanche très évasée.
La mère est représentée par une marionnette. Il s’agit d’une tête, créée par Natacha Belova, que les comédiens se passent au gré des textes. Les références sont parfois obscures, notamment parce qu’elles sont bâties sur autre culture. Les symboles et autres représentations jalonnent le chemin de cette mère qui n’a qu’une idée : retrouver son fils, face à la mort, insensible. Une petite touche d’humour vient sporadiquement ponctuer cette recherche.
Très esthétique, le spectacle est aussi pudique puisqu’il reste dans la symbolique. Il aurait été facile de proposer un récit réaliste, avec un début, un milieu et une fin, des larmes et du sang. Après « Cellophanes » et « Above Zero », Ossama Halal, metteur en scène engagé, a choisi une approche poétique et allégorique pour ce nouveau spectacle, qui permet de découvrir une autre culture tout en mettant en scène un sujet dramatique. Un avantage qui a son pendant négatif : l’abstraction laissera quelques interrogations au spectateur lambda. En conclusion, un voyage intéressant et complexe qui décrit, à sa manière, les sacrifices auxquels sont confrontés les Syriens. A découvrir.
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