Terres Mortes

Théâtre | Théâtre de la Vie

Dates
Du 12 au 16 janvier 2010
Horaires
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Contact
http://www.theatredelavie.be
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+32 2 219 60 06

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Terres Mortes

Deux jeunes paysans (le frère et la sœur) abandonnent l’exploitation familiale pour s’installer en ville. Peu à peu, la cité dévoreuse engloutit les deux personnages, ne leur laissant comme issue qu’un retour tragique vers leur terre d’origine. Pour cette adaptation du texte de Kroetz, Alex Lorette et Léonore Frenois convoquent les spectateurs autour d’un plateau vide. La seule matérialité qui se dégage de cette mise en scène réside dans le poids des corps enfermés, ancrés dans le réel d’une ville « boucher » où chaque mot pèse comme un bloc de terre. Chaque déplacement compte, il n’y a pas d’ornements, pas de gestes socialement « appris ». Le frère et la sœur sont entre eux, et ils le restent tout au long de la pièce...

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5 Messages

  • Terres Mortes

    Le 27 février 2012 à 06:23 par balza

    Juste quelques blocs de béton comme décor. Il n’en faut pas davantage pour figurer la ville dans cette salle dénudée du Marni.

    Bravo à ces deux jeunes artistes qui m’ont fait réfléchir à la situation de ces immigrés de la campagne.

    Quelques gestes brutaux, des répliques très crues qui reflètent bien le quotidien de notre société.

    J’ai beaucoup aimé la scène où ils veulent réimplanter un bout de campagne à la ville. Leur rapport, au propre comme au figuré, à la terre, est très prenant, émouvant, sensuel même surtout de la part de la soeur. Après cette scène, on ne s’étonne pas du dénouement de la pièce : le retour au pays

    balza

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  • Terres Mortes

    Le 27 février 2012 à 07:51 par ktemara

    2 très bons acteurs, mais le texte est trop caricatural. Leur périple est crédible parce qu’ils passent pour des demeurés. Ce qui n’est pas le cas de la majorité des laissés pour compte de l’exode rural.

    Sinon, ça secoue, ça bouscule. Pas mal de bonnes trouvailles alors que le décor est minimaliste.

    A conseiller pour celles et ceux qui apprécient les scènes fortes de la dure réalité...

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  • Terres Mortes

    Le 1er mars 2012 à 04:06 par alec

    Un jeu d’acteurs remarquable et plein de fraîcheur, dans une mise en scène très intéressante. C’est le thème de la pièce qui m’avait incité à y assister et j’ai été très déçu sur ce point : l’argumentaire est plutôt « facile » et bourré de clichés en tous genres... Fort heureusement, la symbolique très riche sauve de loin la mise !

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  • Terres Mortes

    Le 9 mars 2012 à 12:36 par Yris

    Un décors plus que simpliste mais qui ne m’empêche pas de m’imaginer les scènes.Un jeu d’acteurs génial !

    Seul bémol, les "préjugés" y sont facils et malheureusement trop présent.

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Lundi 27 février 2012, par Joséphine

« Paysan ! » - « Ce n’est pas ton nom. »

D’abord il y a le frère : « Il nous faut l’eau courante. Sans l’eau courante, ça ne va plus nulle part ». Il faut rénover la ferme et reconvertir pour gagner de l’argent, pouvoir se laver tous les jours et faire venir une femme. Et puis il y a la sœur qui dit que le frère a plein d’idées et ces idées lui font briller les yeux. Enfin, il y a le père qui ne veut pas. L’argent du lait c’est du solide pour le paysan, dit-il. Alors le frère et la sœur piquent le tracteur et s’en vont, à la ville, pour commencer à vivre.

Avec l’argent de la vente du tracteur, ils prennent un appartement. C’est beau, c’est tellement beau, c’est incroyable qu’ils soient là, se disent-ils, heureux. Mais peu à peu, ils sont bien obligés de se rendre compte qu’ils ne sont pas vraiment là. La ville n’a ni place ni pitié pour ceux qui ne sont pas ses enfants. Tel à un monstre insatiable, le frère et la sœur offrent leurs espoirs, leur énergie et finalement lui son sang et elle son corps.
Mais ça ne suffit pas à calmer la bête, la ville les avale, les mâche et ce n’est que lorsqu’elle a sucé tout ce qu’il y avait à sucer en eux qu’elle les recrache. Brisés, ils s’en retournent chez eux. Trop tard, la ville a étendu ses tentacules et le béton recouvre désormais les champs.

« Terres Mortes » est un texte fort, violent. Au Marni, l’écriture sèche et concrète de l’Allemand Franz Xaver Kroetz est adaptée et portée à la scène par Alex Lorette et Léonore Frenois. Deux acteurs fabuleux qui, avec une justesse rare, parviennent à rendre compte de la fragilité de ces enfants de paysans pour témoigner de la problématique de l’exode rurale. Déracinés, seuls, ils recouvrent peu à peu le plateau de terre, afin d’y planter de quoi survivre. L’image est belle et semble faire la jonction entre le titre de l’œuvre en allemand et sa traduction en français : Les paysans meurent - Terres Mortes. Car sur la terre étalée dans l’appartement, des grains de maïs sortis d’une conserve, rien ne poussera.

Karolina Svobodova

Théâtre de la Vie