Valeria Golino est surtout connue comme actrice. Elle a été récompensée au Festival international du film d’amour pour son interprétation de Grazia dans Respiro , le film de Emanuele Crialese. Elle y incarnait une mère de famille anticonformiste et rebelle dans la petite société fermée et machiste de l’île de Lampedusa.
Sa première réalisation, Miele , est une adaptation du roman "Vi Perdono" (Je vous pardonne) d’Angela del Fabbro (traduction italienne du vrai nom de l’auteur Mauro Covacich).
La plupart des pays interdisent le recours à l’euthanasie. Seuls quelques pays l’autorisent comme la Belgique, la Suisse, les Pays-Bas, le Luxembourg, certains états américains... La souffrance est intime, mourir est toujours un acte solitaire, non accepté. Alors, peut-on refuser un coup de pouce à ceux qui veulent en finir dans la dignité ?
Irène, que tous croient étudiante, gagne sa vie en aidant à mourir des malades en phase terminale.
Elle se procure au Mexique ou ailleurs un puissant barbiturique vétérinaire interdit en Europe et qui ne laisse aucune trace,
Une organisation clandestine recueille les noms des demandeurs. Irène, qui agit sous le nom de Miel, prend les risques de la livraison et de l’assistance aux malades. Le service est facturé très cher mais ce n’est pas l’argent qui motive Irène. Convaincue du bien fondé de ses actes, elle veille au respect d’une procédure et d’un rituel destiné à "adoucir le passage". La musique y joue un rôle essentiel. Mais elle veille aussi au « maquillage de la scène » : il s’agit bien d’un suicide et toute intervention extérieure s’apparente à un homicide.
Un client la contacte un jour pour obtenir le médicament mais refuse son assistance et préfère se débrouiller seul. Lorsqu’elle découvre que Grimaldi n’est pas malade mais veut simplement en finir avec la vie, elle se trouve face à un problème de conscience. Dans son éthique, Grimaldi représente une erreur. Et elle refuse d’en être tenue pour responsable. Elle va donc tout tenter pour l’en dissuader...
Par le biais d’une intrigue peu banale (le commerce de la mort), ce premier essai de Valeria Golino touche à une problématique susceptible de nous concerner tous. Sans froisser, avec une grande pudeur dans son approche humaine, le résultat de ce questionnement se présente au final comme une belle démonstration mais rate son objectif de marquer en profondeur en dépit de la très belle interprétation de Yasmine Trinca.
Une entrée en matière rapide, prometteuse, et l’essentiel est déjà dit. La recherche esthétique étouffe le propos. Les superbes yeux de l’actrice principale prennent le pas sur le regard puissant que le discours entend drainer.
C’est néanmoins un film courageux et nécessaire. Valeria Golino a osé relever le défi.
Palmina Di Meo