Entre les concerts, des musiciens professionnels ont animé des ateliers de chant pour petits et grands. Au programme, Le projet Equinox sous la direction artistique de Maria Jao Pires et le soutien de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, pour des enfants en situation difficile. Mais le clou de la participation des visiteurs, c’était le dimanche à 13 heures dans la grande Salle Henry Le Bœuf où un des « Top of the Charts anglais » – les Voces 8 – dévoilaient à un public d’amateurs pendant une bonne heure les mécanismes de base de leurs compositions extraordinaires. Ils organisent d’ailleurs des semaines entières de stage sur le sol anglais ! Si le cœur vous en dit… Après une demie heure d’échauffement et d’exercices variés et ludiques toute l’assemblée chantait « Skyfall » (le dernier James Bond) avec la soliste. Une expérience inoubliable !
La vénérable institution des Beaux-Arts de Bruxelles a donc secoué les esprits et les c(h)œurs…A tous les étages et dans tous les recoins, malgré les travaux en cours, pendant trois jours, c’était un joyeux festival qui avait encore des airs d’été alors que c’est bel et bien la rentrée ! Parmi les joyaux de ces vendanges d’automne en dehors du splendide concert de Voces 8 donné le samedi soir devant une salle Henri le Bœuf délirante de bonheur, citons le très sympathique ensemble de Namur (Voix-ci Voix-la, Arianne Plangar) qui a transformé le Hall Horta en salle bourdonnante de plaisir, chacun fort tenté de muser des tubes de la musique française en même temps que les 80 choristes. On ne peut bien sûr, ni citer toutes les formations musicales, ni les avoir toutes écoutées !
Mais le dimanche après-midi, la salle Henry Le Boeuf était particulièrement fertile en crus musicaux de haute voltige, tous d’origine flamande. Tout d’abord, « Just for Fun » un groupe de Malines noir blanc rouge, dirigé de main de maître par Johan De Lombaert. Après leur « Sweedish tune : ‘Balambam… douja la Bamba, badadua Wap…’ chanté a capella, suivaient de près, Duke Ellington, Pink Panther, I can’t get the melody out of my mind. Ils sont venus en train avec leur chef, Johan De Lombaert, “Tchou,tchouoû ! Aussi « The Earthsong » de Michael Jackson pour faire plaisir aux choristes et aux spectateurs, dit-il.
Place ensuite à « Musa Horti », un ensemble vocal de toute beauté qui vient d’éditer un superbe album « AUS DER TIEFE ». Fondé en 1989, leur point d’attache est l’abbaye du parc d’Heverlee. Ils portent le coquelicot des Flanders Fields à la boutonnière. Cet ensemble est constitué d’une trentaine de choristes très engagés. Le thème de leur album est « guerre et paix » et nous avons pu faire un parcours plus que lumineux avec eux en écoutant de nombreux extraits tels que « Wie liegt die stadt so wüst » de Rudolf Mauersberger , « Warum ist dans Licht gegeben dem Mühseligen » de Johannes Brahms, « How they so softly rest » de Healey Willan et « Lux aeterna » de Edwar Elgar.
Le chœur mixte « De Vedel » de Turnhout est d’un tout autre style… Sous la baguette d’Els Germonpré ils ont participé au Cobra’s Classic battle et ont reçu une distinction spéciale du jury, tout comme le Brussels Chamber Choir. C’est l’humour, la diversité et le dynamisme qui président décidément à leur programme. « Avond geluiden » sur un texte de Paul van Ostaaijen mais aussi un hilarant « Old Mc Donald had a farm » et un pot-pourri « Name the tune » de Grayston Ives encore plus jubilatoire !
Le Waelrant Kinder en Jeugdkoor terminera cette après-midi très éclectique. Il s’agit d’une formidable entreprise pédagogique qui rassemble 120 jeunes âgés de 8 à 25ans et qui ont remporté le Cobra’s Classic Battle avec à leur tête Marleen De Boo , une femme passionnée, formée à l’institut Lemmens. Leur bastion est Borgerhout et ils ouvrent leur enseignement aux enfants dès l’âge de 5 ans. Avec six chœurs, des jeux de couleurs musicales, une belle variété des pupitres et des chorégraphies et des mouvements réglés au millimètre, leur représentation regorgeait d’inventivité et de musicalité, mêlant la culture flamande aux musiques du monde.
Haut les chœurs ! De la musique classique et chansons de la Renaissance jusqu’aux Gospels, pop, jazz et musiques du monde, nous avons été émus de voir que notre capitale, toutes les catégories d’âges et de sensibilités confondues, pouvait vibrer avec une telle intensité lors de ce premier Singing Brussels Celebration Weekend. Les musiques du monde étaient aussi très présentes avec des chœurs marocains, turcs, africains, latino-américains... Cet événement unique et que l’on espère beaucoup voir se réitérer l’an prochain, nous rappelle que la pratique du chant est la forme d’expression collective la plus ancienne et la plus universelle qu’il soit, mais surtout qu’elle est là pour ENCHANTER tant le public que les choristes.
Dominique-Hélène Lemaire