(Self) Service

Théâtre | Théâtre Les Tanneurs

Dates
Du 10 au 21 février 2009
Horaires
Tableau des horaires

Contact
http://www.lestanneurs.be
info@lestanneurs.be
+32 2 512 17 84

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(Self) Service

Une femme est morte dans son appartement et ses voisins d’immeuble veillent le corps, mais rapidement des soupçons s’éveillent… Comment est-elle morte ? Est-ce un crime ? Qui l’a tuée ? Après Zaï, zaï, zaï et Hansel et Gretel, la nouvelle création d’Anne-Cécile Vandalem, (Self) Service, nous plonge dans l’histoire de Miss Sally B., au cœur des phobies qui hantent son existence. Sous forme d’une enquête policière pour le moins étrange, méfiances, sous-entendus et surveillances deviennent le moteur de l’intrigue. Heureusement, une sérieuse dose d’humour couvre cette histoire du tréfonds de nos peurs les plus intimes, là même où se cachent les ambiguïtés de ce que nous croyons être… notre identité.

(Self) Service
Anne-Cécile Vandalem / Das Fräulein asbl
10.02 > 14.02.2009 – 20H30
17.02 > 21.02.2009 – 20H30

Écriture et mise en scène : Anne-Cécile Vandalem
Assistanat mise en scène : Céline Gaudier
Scénographie : Julia Kravtsova
Assistanat scénographie : Valérie Perin
Composition musicale : Pierre Kissling
Création son : Fred Morier
Création lumière : Samuel Marchina
Création costumes : Laurence Hermant
Régie générale : Marcel Challet
Avec : Anne-Cécile Vandalem, Brigitte Dedry, Lara Persain, Michel Jurowicz
Production déléguée : Théâtre Vidy - Lausanne

02 512 17 84
www.lestanneurs.be (réservation 24h/24h)
info@lestanneurs.be
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Mardi 17 février 2009

Apocalypse d’une autarcie solitaire

Explorer les angoisses de l’isolement au moyen d’une pièce mêlant le thriller psychologique, la comédie musicale et le théâtre burlesque… Voilà le défi audacieux que relève avec brio Anne-Cécile Vandalem dans (Self) Service. Pour nous faire partager ses réflexions, une intrigue : la mort (accidentelle ?) de Miss Sally B., écrasée dans son solarium, au milieu de son salon. Le ton est donné. Quatre femmes vont alors investir toute leur énergie pour clamer leur innocence ou accuser leurs congénères… Pour le plus grand plaisir du spectateur.

Durant trois jours de veillée funéraire, les quatre colocataires de feu Sally B, vont mener l’enquête à huis clos pour élucider comment et pourquoi ce banc solaire s’est transformé en cercueil. Toutes semblent avoir quelque chose à se reprocher vis-à-vis de la défunte : une récente dispute, une jalousie latente, une rancoeur immémoriale. Sally vivait en véritable autarcie avec sa sœur jumelle, sa mère et sa tante… L’arrivée d’une cinquième femme, Nicole, dont les raisons de la présence restent mystérieuses, est-elle liée aux événements tragiques qui surviennent dans ce vase clos ?

Cette intrigue policière loufoque, foncièrement drôle mais dont les éléments ne sont pas toujours amenés de manière très subtile, n’est heureusement qu’un prétexte pour attirer le spectateur vers d’autres niveaux de réalité, plus profonds et plus interpellants. Ainsi tout ce petit univers apparaît-il comme un mécanisme d’horlogerie en équilibre instable, dont la disparition d’une des composantes (Sally B.) déclenche la désintégration progressive du système complet. On en vient alors à se poser la question de l’existence propre de chaque personnage … N’est-il défini que par son appartenance au groupe ? Ne sont-ils tous que les composants d’une chose qui les contient et les dépasse ?

Alimentant cette ambiguïté sur la réalité de ce qui nous est présenté, la mise en scène regorge de trouvailles : un appartement qui semble s’auto-détruire, des jeux d’ombres d’une grande précision, un travail troublant sur les voix (on n’est pas toujours certain de savoir qui parle et à quel moment), etc. Ce dernier point justifie sans doute la matérialisation du quatrième mur en une vitre épaisse, choix audacieux dont la contrepartie est une certaine distance avec le public qui pourra dès lors éprouver des difficultés à se laisser prendre dans le spectacle. Heureusement, les quatre comédiennes sont excellentes et parviennent à happer les spectateurs par des répliques cinglantes, ou des trognes inimitables. Des intermèdes musicaux accompagnés de chorégraphies délirantes couronnent le tout et rythment judicieusement le spectacle.

Du théâtre déjanté et une créativité foisonnante à tous les niveaux… Saisissant !

Théâtre Les Tanneurs