Science-Fictions / Selma Alaoui

Ixelles | Théâtre | Théâtre Varia

Dates
Du 6 au 22 octobre 2020
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Varia
Rue du Sceptre, 78 1050 Ixelles
Contact
http://www.varia.be
reservation@varia.be
+32 2 640 35 50

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Science-Fictions / Selma Alaoui

Imaginons la vie dans 100 ans. Le monde a connu de grands bouleversements et les humains ont réorganisé leurs sociétés pour apprendre à vivre autrement. La capacité d’imagination est devenue une force pour trouver un équilibre, la création de fictions un exercice quotidien.

Dans cette société low-tech, où le récit oral et les rites magiques tiennent une place de choix, quatre individus retrouvent les fragments d’un film qui date de 2020. Tourné selon les canons de l’époque, il montre une vision du futur à la fois amusante et incongrue, ultra-technologique et peuplée d’humanoïdes, très éloignée de ce qu’en cent ans, le monde est devenu. Le groupe décide alors de réinterpréter les bouts de ce film. Par passion pour la fiction, et pour rendre hommage à ces humains qui les ont précédés.

En jouant avec les codes de la science-fiction, Selma Alaoui tente l’aventure encore trop rarement éprouvée sur un plateau de théâtre d’écrire une fable futuriste qui interroge les angoisses et les espoirs que l’avenir suscite en nous. Pour cela, elle s’inspire librement de la pensée d’Ursula K. Le Guin, romancière américaine célèbre pour son exploration singulière et subversive du genre SF.

Distribution

AVEC Selma Alaoui, Olivier Bonnaud, Jessica Fanhan, Achille Ridolfi, Eline Schumacher
CONSEIL ARTISTIQUE Emilie Maquest, Coline Struyf
CONCEPTION Selma Alaoui, Bruno Tracq
ASSISTANAT À LA MISE EN SCÈNE Bogdan Kikena
MISE EN SCÈNE Selma Alaoui

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3 Messages

  • Science-Fictions / Selma Alaoui

    Le 15 octobre 2020 à 12:39 par Isaac Asimov

    Tout ça pour ça ! Je n’ose imaginer le budget dépensé pour cette création... au minimum 100 000 Euros, non ?
    Certes la scénographie post apocalyptique fait son effet mais pour le reste...
    Comme de plus en plus dans le théâtre subventionné, la vidéo sature l’espace scénique, les voix des comédiens sont soutenues et dévitalisées par l’utilisation de microphones.
    Le rythme est lent. Le texte souvent moralisateur est plat, débridé, emprunt de banalités et de lieux communs.
    Mais ce n’est pas grave je pense donc je suis une artiste incroyable.
    La présence de la réalisatrice en narratrice de tragédie grecque à peine vêtue pour monter les marches d’un festival nous rappelle que tout ses strasses et paillettes ne sont là que pour gonfler l’égo. Et la scène de l’entre soi entre acteurs achève de nous convaincre de la superficialité de cette pièce : une pâle copie d’un blockbuster de cinéma.

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Mardi 13 octobre 2020, par Didier Béclard

Reconstruire sur les ruines du monde

Dans « Science-Fictions », Selma Alaoui reprend les codes des films de science-fiction pour construire une fable futuriste où le passé, le présent et l’avenir ne sont qu’une seule et même chose. Comme pour dire qu’il faut tirer les leçons de nos erreurs passées pour penser aujourd’hui ce que sera le monde de demain.

Nous sommes en 2120, dans un paysage d’après bouleversement où la nature semble avoir repris sa prédominance, deux femmes et deux hommes vivent dans une certaine harmonie, entre eux mais aussi avec leur environnement. Issus de différentes communautés et apparemment de différentes générations, Ils vivent avec les moyens du bord augmentés d’une bonne dose d’érudition scientifique, de spiritualité, de télépathie, d’astrologie et de boisson hallucinogène à base de vase fongique.

Leur passe-temps préféré consiste à visionner des images d’un film de science fiction apparemment tourné en 2020 et qui décrit un futur qui ne correspond pas à la réalité qui est la leur. En archéologues avertis, ils pointent les invraisemblances, tentent de situer ce qu’ils voient dans la chronologie du siècle écoulé. Ils se découvrent des ressemblances avec les personnages filmés comme si c’étaient leurs ancêtres qui occupent l’écran. Les séquences brutes, des rushes avant montage et incrustation d’effets spéciaux, comportent les artifices techniques propres au cinéma ce qui induit chez eux une interprétation biaisée.

La trame se précise par une incursion dans le passé (le présent du spectateur) détaillant les affres et les aléas de la création du film qui ne sera jamais réalisé. Dans cette discussion animée de l’équipe de tournage qui passe sans cesse du chaud au froid, les personnalités se révèlent au gré des tensions et des apaisements jusqu’à côtoyer l’absurde. La séquence permet aux cinq comédiens de sortir de leurs personnages de gens gentil qui essaient de vivre ensemble pour donner la pleine mesure de leur talent à camper des caractères bien trempés débordant d’énergie, et de malice.

Ce documentaire sur le futur s’enrichit également d’images de témoignages d’autres intervenants que ceux qui sont sur scène où l’on peut reconnaître Cathy Min Jung, Jasmina Douieb ou Émilie Maquest, notamment. Datant des années 2070-2090, ces propos nous apprennent ce qu’étaient nombre de choses aujourd’hui disparues : le théâtre, les livres, la douche, la propriété privée...

Pour écrire « Science-Fictions », Selma Alaoui s’est inspirée de l’univers plus que d’une œuvre précise d’Ursula K. Le Guin, romancière américaine qui propose une science-fiction humaniste teintée d’écoféminisme. L’écriture de plateau issue de la confrontation de l’écriture inspirée par les récits d’anticipation aux improvisations des comédiennes et comédiens achève de construire une pièce fictionnelle empreinte de poésie et d’utopie. « C’est un jeu » et manifestement cette espèce humaine désespérée a survécu signe que d’autres mondes sont possibles. Il faut s’en souvenir ou, à défaut, les inventer.

Didier Béclard

Théâtre Varia