SI TU MOURAIS

Théâtre | Comédie Claude Volter

Dates
Du 2 au 26 octobre 2013
Horaires
Tableau des horaires

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Moyenne des spectateurs

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SI TU MOURAIS

Un puzzle illusoire qui parle de la vie en apesanteur telle une mélodie tendre et délicate.
L’auteur Florian Zeller, lauréat du Prix Interallié et du Prix du Jeune Théâtre de l’Académie Française, éblouit avec cette pièce qui mêle humour et désespoir.
Avec : Stéphanie Moriau, Jean-Claude Frison, Michel de Warzée et Caroline Lambert
Mise en Scène de Vincent Dujardin ; Scénographie de Noémie Breeus ; Création lumière & Régie de Sébastien Couchard

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2 Messages

  • SI TU MOURAIS

    Le 6 octobre 2013 à 01:46 par chrisdut

    Très jolie pièce pour commencer la saison à la comédie Claude Volter. Pièce bien jouée et mise en scène parfaite. Très original comme manière de présenter les moments présents, passés et "imaginaires". On assiste à cette quête de vérité qu’il faudrait mieux réfréner et de tous les dangers qui en découlent et où tout le monde se retrouvent perdants au final. Aucune fausse note. Un spectacle parfait à conseiller vivement. On ne peut déplorer que le faible nombre de spectateurs présents ce jeudi 3/10. C’est dommage car cette pièce vaut vraiment la peine d’être vue.

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  • SI TU MOURAIS

    Le 20 octobre 2013 à 01:14 par deashelle

    Une découverte : Une merveilleuse Caroline Lambert d’une fraîcheur acidulée ! Plus l’enquête se fait pressante, plus le mystère s’épaissit. On retrouve les mêmes comédiens chevronnés, la même atmosphère riche de questionnements humains, un temps et un espace explosés comme dans « Sentiments provisoires » comme pour mieux cerner le désir de l’auteur de la pièce. « Mon désir, était de raconter l’histoire d’une femme qui se perd, qui cherche une vérité qu’elle fuit en même temps et qui, à la mort de son mari, se pose cette question : Peut-on réellement connaître l’autre, ou son visage demeure-t-il toujours, tout en étant familier, un masque, une chimère, une construction ? »
    Anne cherche Pierre partout dans ses souvenirs… il ne cesse de lui échapper. Elle doit faire son deuil, mais cela veut dire quoi ? Apprendre à vivre sans lui ? Mais qu’est-ce qui est plus facile ? En continuant à l’aimer avec son vrai visage ou en froissant son souvenir devant le masque de sa trahison ? « Tu ferais quoi à ma place ? » « Si tu mourais ? Qu’est-ce qu’il me resterait ? » Des questions poignantes. Il ne peut plus répondre, même par ses pirouettes de mâle assoiffé d’aventures. La mort est la seule certitude. L’énigme de la vérité, « ce sont des mains et des yeux qui brûlent en silence », une phrase incandescente.
    L’écriture de Florian Zeller ? Une écriture « vive et musicale, un genre qu’adorait le XVIIIe, où le mot et le sentiment se livraient à de délicieux et douloureux cache-cache dont la vérité et le mensonge étaient les enjeux favoris ». La mise en scène ? Celle de Vincent Dujardin : adroite, malicieuse comme un jeu de colin-maillard, qui ménage des coups de théâtre et s’amuse du jeu de pistes qu’il offre au spectateur et lui fait traverser le miroir des rêves. La musique ? Le seul bémol. Elle est envahissante, lancinante et aussi pâteuse que celle d’un orchestre fatigué au bal du rat mort à trois heures du mat. Peut-être l’effet voulu ! Qui sait ? Il y a toujours au moins d e u x réponses à la même question, c’est Michael Crichton, dont l’inquiétude était sans bornes, qui le disait, n’est-ce pas ?

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Mardi 8 octobre 2013, par Jean Campion

Un Testament empoisonné

Florian Zeller reconnaît que deux de ses pièces, "Si tu mourais" (2006) et "La Vérité" (2011) auraient pu s’appeler : éloge du mensonge. Michel, le héros de "La Vérité" a sincèrement l’impression d’aimer et de protéger sa femme, en lui cachant une liaison. Dans "Si tu mourais", Anne veut savoir qui était réellement l’homme qu’elle a aimé. Assaillie par le doute, elle entraîne le spectateur dans une dangereuse recherche de la vérité, où la réalité se mêle à l’imagination, à la peur et aux fantasmes.

Anne Wender n’a pas fermé l’oeil de la nuit. Hier, dans le bureau de Pierre, son mari, où elle n’avait plus mis les pieds, depuis sa mort accidentelle, elle est tombée sur des documents troublants : les fragments d’une pièce qui tourne autour d’un auteur succombant aux charmes d’une jeune actrice et des notes concernant une certaine Laura Dame. Devant son désarroi, son ami fidèle, Daniel, tente d’étouffer ses soupçons. Pierre t’aimait. Pourquoi te faire du mal et salir sa mémoire, en l’imaginant infidèle ? Des arguments qui ne calment pas son besoin de vérité. Même si celle-ci est blessante.

Ces derniers temps, Anne avait eu l’impression que Pierre lui échappait. Des flash-backs nous montrent que, tout en étant attentionné, il s’enferrait dans des contradictions et des mensonges. Avec des sourires de gamin pris en faute. Anne s’empresse de vider le bureau de Pierre et de le mettre en vente. Comme pour l’exorciser. Puis fouille fiévreusement le passé, n’hésitant pas à mentir, pour traquer la vérité. Qui était exactement l’homme qu’elle croyait connaître ? Ce visage aimé n’était-il qu’un masque ? Taraudée par ces questions, elle déserte son cabinet médical et se noie dans une enquête embrouillée par les non-dits et les révélations contradictoires. Par son jeu sobre et nuancé, Stéphanie Moriau rend émouvant le drame de cette femme fragilisée mais résolue.

Pour Florian Zeller, "Le mensonge est une preuve d’amour et l’honnêteté, au contraire, une trahison. En son nom, on se sent le devoir de dire la vérité, quitte à bousiller l’autre. L’aveu n’est pas le prolongement de l’amour. Aimer ce n’est pas encombrer l’autre de ténèbres." Successivement nets et flous, les personnages, qui entourent Anne, refusent la transparence. De plus en plus inquiet, Daniel joue les saint-bernards, mais reste mystérieux. Interrogée par une épouse aux abois, Laura Dame s’efforce de l’apaiser. Et Pierre, en partance pour Nice, quittait Anne, en lui laissant l’image d’un homme serein.

Les intrusions dans le passé, les investigations stériles, les silences et les volte-face brouillent les pistes. Par sa mise en scène rigoureuse, Vincent Dujardin nous aide à maîtriser les passages subits d’une réalité palpable à une vérité rêvée. Sous son impulsion, les comédiens donnent vie à des personnages qui, tout en s’affirmant clairement, laissent deviner une part d’ombre. Empoisonnée par le testament que Pierre lui a involontairement légué, Anne lui répond par une déclaration d’amour. Si tu mourais, qu’est-ce qu’il me resterait ?...

Comédie Claude Volter