Dès le titre, le ton est donné. Rue des Fleuristes, près d’ici, tout près, aux Marolles comme ça aurait pu être presque partout ailleurs, là où les rues serpentent et permettent au passant de cotoyer l’autre. L’autre avec un petit a, l’autre singulier avec son bout d’histoire, de chemin, que Nicole Dumez nous esquisse de bribes de dialogue en anecdotes touchantes.
Moins fleuriste que tisseuse, la comédienne et auteure lie avec soin ses fils narratifs. Elle déploie une écriture légère mais qui regorge de sons, de parfums, de lumières, d’instantanés de vies croisées. Et cette plume qui semble virevolter rapidement au-dessus des gens en révèle malgré tout la profondeur, les écorchures, les sourires et les espoirs.
Une atmosphère chaude et rassurante, appuyée par les lumières, les musiques et l’économie du décor… Une économie que Nicole Dumez n’aura pas su appliquer à sa gestuelle, ce qui sera le gros bémol du spectacle. Et cette saturation du sens – le geste répétant à outrance la parole – empêche de se laisser bercer par le cours de la narration, tout comme le manque de rythme ça et là dans le jeu.
Mais ce moment d’intimité dans le chaleureux Théâtre de la Vie offre un souffle de simplicité qui manque trop souvent. Et cette petite dame à la mine enjouée, on aimerait la croiser à nouveau Rue des Fleuristes ou Place du Jeu de balles et partager quelques autres instants avec ce recueil d’historiettes, cet album-photos qui vit et déambule…
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