L’évènement est une initiative du ministre-président du Collège de la Cocof et met en scène, lors de deux soirées à guichets fermés au théâtre de la Toison d’Or, 12 humoristes belges – 6 femmes, 6 hommes – prêts à aborder avec humour et cynisme ce sujet inépuisable : l’égalité femmes/hommes dans notre société.
La présentation est laissée à l’incroyable Maman, artiste transformiste et reine des nuits bruxelloises, et au franc-parler du caustique Greg Carette, campant l’un et l’autre, et ce tout au long du spectacle, des clichés et caricatures des sexes dits « faible » et « fort ». Les deux compères introduisent de manière un peu hésitante, mais malgré tout hilarante, les sketches des 12 artistes.
Parmi les nombreuses prestations, on retiendra notamment celle de Jean-Luc Fonck, dont la renommée n’est plus à faire (et qui était d’ailleurs attendu par de nombreux spectateurs), mais aussi celle de Zidani : après un passage remarqué dans l’émission de Laurent Ruquier, « On ne demande qu’à en rire », la comique belge continue sur sa lancée et nous offre un joli moment tout en humour et en chansons. Myriam Leroy, quant à elle, ne convainc pas : ses chroniques, pourtant décapantes en radio, ne font malheureusement pas le même effet sur scène. La belle décroche néanmoins quelques rires francs, et pour une première, ce n’est pas si mal.
Si le concept est intéressant, on déplore l’absence d’engagement réel. La plupart des interventions, en effet, tourne principalement autour d’un thème presque trop facile – le sexe – et si cela fait rire au début, le public s’en lasse malheureusement bien trop vite. L’absence de préparation, aussi, gâche un peu le plaisir : plusieurs comédiens montent sur la scène notes à la main, distrayant l’attention des spectateurs.
Cependant, la superbe mise en scène de Nathalie Uffner (qui s’illustre aussi sur les planches accompagnée de Sébastien Ministru dans un sketch loufoque) ajoute une touche de comique incontournable : un écran d’ombres chinoises, représentant chacun des intervenants réagissant en direct à ce qui se passe sur scène, remet l’ambiance quand le public semble s’éteindre. C’est de nouveau Jean-Luc Fonck – ou plutôt Sttellla – qui ravivera une dernière fois la flamme du rire lors d’une chanson très adaptée au thème de la soirée, et qui fera oublier en un clin d’œil tous les petits défauts du spectacle, pour une fin en apothéose.