Rhinocéros

Bruxelles | Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 12 janvier au 6 février 2016
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre de la Place des Martyrs
place des Martyrs, 22 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatre-martyrs.be
billetterie@theatre-martyrs.be
+32 2 223 32 08

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Rhinocéros

« Rhinocéros » a l’esprit d’innovation, de provocation des premières pièces d’Ionesco. Elle mélange les genres et les tons, le comique et le tragique. Bérenger découvre la complaisance de son entourage face à une étrange épidémie qui transforme les hommes en rhinocéros. Une pièce contre les hystéries collectives et les épidémies qui se cachent sous le couvert de la raison et des idées. « J’ai pensé avoir tout simplement à montrer l’inanité de ces terribles systèmes, ce à quoi ils mènent, comme ils s’enflamment les gens, les abrutissent, puis les réduisent en esclavage. » Une comédie qui nous parle des tentations contemporaines pour les diverses formes de fanatisme. Pour rire en méditant !

Distribution

Avec Isabelle De Beir, Gauthier Jansen, Pietro Pizzuti, Fabrice Rodriguez, Christophe Destexhe, Aurélie Frennet, Gauthier Jansen, Julia Le Faou, Camille Pistone et Laurent Tisseyre. Mise en scène & Scénographie Christine Delmotte

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4 Messages

  • Rhinocéros

    Le 20 janvier 2016 à 18:57 par miche271

    J’ai lu Rhinoceros il y a longtemps, j’avais 16 ou 17 ans, pour le cours de Francais.
    Je ne me souviens pas en avoir parle outre mesure a époque mais je me souviens parfaitement que je me demandais comment on pouvait transformer des comediens en rhinoceros. Je ne vous le devoilerai pas ici, ce serait gacher la surprise ! Mais j’ai ete tres tres tres impressionnee par les rhino sur la scene des Martyrs. Je les trouve tellement bien imagines et representes. Leur presence, leur silence, leur bruit, tout cela est d’une bruyance si sourde et si lourde qu’on ne peut rester indifferent.
    Une tres belle soiree, j’ai vraiment beaucoup aime ...tout. Le texte et son helas actualite, les comediens, la mise en scene, les "costumes" si on peut utiliser ce terme dans le cas des rhino bien sur...
    A vous de voir et de vous laisser emporter sur le dos des rhino, ou pas, a chacun sa sensibilite.

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  • Rhinocéros

    Le 31 janvier 2016 à 15:00 par VincentD

    Je n’avais pas lu ni vu cette pièce auparavant.
    J’ai aimé la mise en scène simple, mais originale notamment pour la manière de figurer les rhinocéros. Même chose pour l’ensemble de la distribution, surtout Pietro Pizzuti que je n’avais pas du tout aimé dans Le roi se meurt.
    Une remarque quand au public, je trouve particulièrement désagréable de devoir supporter des élèves non suffisamment accompagnés et qui se croient devant un écran de télévision en faisant sans cesse des commentaires. J’ai pourtant l’habitude de voir des pièces lors de matinées scolaires, mais ici c’était le ponpon ! Dommage ce manque de respect des autres.

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  • Rhinocéros

    Le 31 janvier 2016 à 18:39 par loulou

    C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé ce texte qui m’avait beaucoup impressionnée il y a quelques années déjà.
    Un texte magnifiquement interprété notamment par Fabrice Rodriguez et Pietro Pizzuti qui,ici,m’a épatée (ce qui n’est pas toujours le cas).
    Un texte toujours d’actualité et soulevant pas mal de questions.
    A souligner aussi la très subtile mise en scène de Christine Delmotte.

    J’ai,moi aussi,déjà rencontré le même problème désagréable que Vincent D.

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  • Rhinocéros

    Le 6 mars 2016 à 01:59 par Yuri

    L’histoire de la croissance d’un groupe, comme une épidémie ou une contagion, comme un coup d’état ou une prise d’otage, est indéniablement actuelle, forte et évocatrice. Le décalage du texte se prête merveilleusement bien à une forme d’universalité, plus difficile à rendre sans doute avec une pièce plus réaliste (type les très beau "Les Mains Sales" de 2015 aux Martyrs).
    Les comédiens principaux sont effrayants de justesse, la mise en scène nous invite à imaginer, compléter, et surtout écouter le merveilleux texte d’Ionesco, et les techniques utilisées (clappings, lumières, vidéos) servent le propos à merveille et font de ce spectacle une véritable oeuvre d’art engagée dans une question : qui est normal, la masse des rhinocéros ou celui qui observe et se croit devenu le dernier humain ?

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Lundi 8 février 2016, par Dominique-hélène Lemaire

Le galop effroyable des rhinocéros

Après « Le Roi se meurt » donné l’année dernière au Théâtre des Martyrs, Pietro Pizzuti nous a replongés avec « Rhinocéros » dans l’univers surréaliste et prémonitoire d’Ionesco. Un texte qui pourrait paraître obsolète mais qui semble avoir hélas gagné beaucoup en pertinence.

Avec la mise en scène fulgurante de Christine Delmotte, une experte de l’imaginaire, Pietro Pizzuti nous livre avec la compagnie Biloxi 48 une sublime interprétation du personnage de Bérenger, cet homme très ordinaire qui aime boire un coup de trop. Sans cris, sans violence, avec une retenue étonnante, alors qu’à l’intérieur la révolte de l’acteur fait rage.

Le texte est prémonitoire car dans notre monde qui avait tellement juré d’être meilleur, l’uniformisation des consciences ne cesse de progresser insidieusement : on pense, on parle, on s’habille, on rêve tout pareil. Et l’artiste, le seul à avoir encore quelque velléité de révolte - en vrai comme sur scène - se retrouve seul, devant une armée menaçante de rhinocéros. Et il ne se résigne pas !

Car cette pièce dénonce l’hystérie collective des foules. L’action se déroule dans une petite ville de province soudainement touchée par une épidémie étrange et inquiétante de rhinocérite : les habitants commencent un à un à se transformer en rhinocéros, « cette bête immonde » ! Un phénomène de métamorphose qui avait déjà affecté les malheureux compagnons d’Ulysse soumis au pouvoir de Circé. Si vous y réfléchissez un peu, le discours politique se rhinocérise à vue d’œil, il perd la tête et se répand avec bonheur au cœur d’une jungle moderne investie par la finance. D’ailleurs vous voyez encore des épiceries quelque part ?

Ionesco en profite pour couper court aux syllogismes et démontrer en passant que la logique est dangereuse et permet d’énoncer des vérités incohérentes telles que "Socrate est un chat". Rires. Une scène percutante et un admirable morceau de raillerie ! Tragique et absurde font excellent ménage. M. Papillon, Mme Bœuf, M. Dudard ne sont-ils pas déjà au bord de l’animalité ? Exquises interprétations des comédiens alertes et bien vivants... jusqu’à leur petite mort !

Contemplez l’allégorie : voilà les valeurs humanistes, si péniblement accréditées, piétinées par mille pachydermes en folie. Feu l’honnête homme, l’être pensant et aimant est en train de fondre et de se retrouver ligoté dans une armure de cuir vert-de-gris, le dos courbé comme un ouvrier de la mine, le regard égaré dans le sol au lieu de le tourner vers le ciel ! C’est l’érosion de l’être, que Pietro Pizzuti combat pied à pied, avec conviction, par le jeu du corps et du verbe, dans un crescendo dramatique très bien dosé.

Ami, entends-tu...?

Dominique-Hélène Lemaire

Théâtre des Martyrs