Si vous vous êtes déjà demandé à quoi pourrait ressembler un opéra de Shakespeare revisité par Brecht, « Revue Ravage » est fait pour vous, surtout au début. Vous y découvrirez un dirigeant politique en roi vieillissant, dans son environnement « tout ce qu’il y a de pas naturel », et la montée en musique de sa tragédie.
Si vous aimez le côté faussement léger et décousu des revues, vous vous laisserez assez facilement emporter pendant encore une bonne demi-heure par le coté « comédie musicale pour gens sérieux qui se soignent ».
À ce stade, une bonne connaissance de la politique flamande commencera à s’imposer. Si vous ne comprenez pas le flamand, vous vous serez habitués aux sous-titres, sinon vous risquez de vous demander si vous avez bien fait de venir.
Vous pourrez toujours vous accrocher aux numéros musicaux, regrettant qu’il n’y en ait pas davantage, et vous laisser captiver par l’intrigue, ou pas - le fils arrivera-t-il à succéder au père, comment va se comporter la femme, l’amante, le conseiller et le second ? - et la musique - y a-t-il encore quelques bons morceaux ?
À la première représentation au National, le spectacle était joué à guichets fermés mais certains sièges étaient devenus vides avant la fin. En clair, « Revue Ravage » a-t-il vraiment réussi à dépasser la frontière linguistique et s’adresser à un large public comme il le souhaite ? À chacun d’y répondre mais à entendre les réactions après spectacle, il est raisonnablement permis d’en douter.
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