Ravissement
Conception et Mise en scène Mélanie Rullier & Estelle Rullier
Compagnie Ravage Création théâtre
Du 17 au 20 octobre 2012 et du 24 au 27 octobre 2012 à 20h30
Amphithéâtre de la Balsamine
écriture et mise en scène Mélanie et Estelle Rullier Interprétation Marie Bos, Vanessa Compagnucci, Flore Diesbecq, Eric Breton Leveel, Marie-Pierre Meinzel, Guylène Olivares et Regina Röher, Arié van Egmond, Aurélien Chouzenoux, Estelle Rullier, Mélanie Rullier,Catherine Evrard, Camille Lahaut. Scénographie Estelle Rullier Lumières Arié van Egmond Création sonore Aurélien Chouzenoux Collaboration à l’écriture Clément Laloy Anthropologue Sandrine Musso Assistanat scénographie et costumes Catherine Evrard et Camille Lahaut Construction décors Mario Ferretti, Didier Leemans, Claude Panier et Michel Thuns
Accompagnement à la production Gaëtan Vandeplas - Suitcase/ilesasbl Une production de la Compagnie Ravage en coproduction avec la Balsamine et le Théâtre de l’Ancre, avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Service du Théâtre et avec le soutien du WBTD (aide à la diffusion) et du VRAC.
Rencontres - Lundi BlaBla Balsa // Ravissement : le lundi 24 septembre à 18h30 Une premiere approche avec la création en cours (répétition ouverte). - After Show : le jeudi 18 octobre, directement à l’issue de la représentation. Un échange entre le public et les artistes.
Au 02 735 64 68 du lundi au vendredi, de 14h à 18h, Fanny Arvieu prend vos réservations ou vous donne des renseignements complémentaires. En dehors de ces heures et le week-end, un répondeur prend vos réservations. En envoyant un e-mail à l’adresse reservation@balsamine.be en précisant votre nom, le nom du spectacle, la date de représentation et le nombre de places souhaitées. Un e-mail de confirmation vous sera ensuite renvoyé.
© photo : Hichem Dahes
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Lundi 22 octobre 2012,
par
Catherine Sokolowski
Mère sans repères
Le titre du nouveau spectacle de la Balsamine s’oppose à l’atmosphère qui s’en dégage. « Ravissement » décrit les affres d’une séparation et les étapes de la reconstruction qui s’en suit. Une mère, devenue célibataire, doit réapprendre à vivre. De l’enfer à la lumière, de la tristesse au bonheur en passant par l’excès, le traumatisme de la séparation est revisité par les sœurs Rullier. Pendant deux heures, au cœur d’une forêt morbide symbole de l’univers mental d’une maman solitaire, de nombreux thèmes sont abordés de manière originale par des comédiens très talentueux mais le résultat laisse un petit goût d’imparfait.
Au départ, une femme décrit ses troubles physiques et mentaux. Sa souffrance semble très profondément ancrée. Elle a perdu ses repères. Cette femme (jouée alors par Marie Bos) a une petite fille (Flore Diesbecq), on les retrouve dans leur appartement, symboliquement résumé à une table, des chaises, un fauteuil et une lampe, au cœur d’une forêt angoissante. Les murs ont disparu, le décor est à la fois hautement symbolique et très réaliste.
Les stades par lesquels elle doit passer sont représentés par des scènes récurrentes au milieu d’arbres sombres. Défilent ainsi deux femmes perdues, cherchant désespérément une issue dans cette nature hostile, une jeune fille observant sa mère dans les bras d’un amant, un père plutôt rassurant, une femme décrivant les plaisirs sexuels qu’elle s’autorise et d’autres références à cette phase transitoire. Un jour, elle retrouve la lumière. Métamorphosée, elle prépare une fête dans son jardin et convie ses voisines. Leurs discussions laissent penser qu’elles sont majoritairement déçues par les hommes, quelle que soit leur situation.
De belles idées métaphoriques dans cette construction, une mise en scène grandiose, des prestations d’acteurs remarquables (prenons la peine de les citer tous : Vanessa Compagnucci, Éric Breton le Veel, Marie-Pierre Meinzel, Guylène Olivares et Regina Röhrer) et pourtant, finalement, un goût d’inachevé. Peut-être qu’ayant été trop plongées dans leur travail, Mélanie et Estelle Rullier ont oublié de prendre le recul de tout un chacun, qui aura sans doute un peu de mal à suivre le puzzle des saynètes (un peu trop nombreuses) sans avoir parcouru un mode d’emploi. Et c’est dommage car ce spectacle est original et humain, tous les stades consécutifs à la séparation son justement évoqués, mais malheureusement pas forcément assez reliés ni assez disséqués et, de là, parfois répétitifs. Un spectacle à apprécier pour l’interprétation très juste et pour son décor percutant.
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