Rater mieux rater encore

Ixelles | Théâtre | Théâtre Varia

Dates
Du 30 avril au 18 mai 2019
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Varia
Rue du Sceptre, 78 1050 Ixelles
Contact
http://www.varia.be
reservation@varia.be
+32 2 640 35 50

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Rater mieux rater encore

La fusion de l’asbl Enervé (Eno Krojanker et Hervé Piron) et du Collectif Rien de Spécial (Marie Lecomte, Alice Hubball, Hervé Piron) en une seule entité, ouvre de nouvelles perspectives qui se remarquent dans cette nouvelle création.

Hervé Piron, assisté d’Alice Hubball, assure pour la première fois la mise en scène. Marie Lecomte et Eno Krojanker jouent pour la première fois ensemble, et pour la première fois encore, deux acteurs - Pierre Sartenaer et Marie Henry - viennent compléter la distribution.

Cette composition inédite a navigué dans tous les rouages de la création théâtrale. Elle est aguerrie à l’exercice de l’improvisation comme source première d’inspiration, et a un regard décalé sur le théâtre et les choses de la vie. Hervé Piron sera donc le chef d’orchestre d’un spectacle riche en inventions et en surprises…

Dans un monde où la réussite a envahi tous les domaines de la vie professionnelle et personnelle, où elle semble être devenue un impératif en tout et à tout prix, l’échec serait-il son ennemi mortel ? Paradoxalement, celui-ci est aujourd’hui à la mode. On ne compte plus les ouvrages qui vantent ses mérites ….comme un tremplin vers … la réussite ! Mais quoi ? N’aurions-nous pas droit à l’échec ? Pourquoi nous angoisse-t-il tellement ? Ne fait-il pas partie de la nature des choses ?... La distinction entre l’échec et la réussite est-elle si évidente, et la réussite qu’on nous vend est-elle si idéale, si souhaitable ?

Distribution

AVEC
Marie Henry
Alice Hubball
Eno Krojanker
Marie Lecomte
Pierre Sartenaer

LUMIÈRE
Laurence Halloy

SCÉNOGRAPHIE | COSTUME| ACCESSOIRES
Prunelle Rulens

MUSIQUE
Maxime Bodson

MISE EN SCÈNE
Hervé Piron

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10 Messages

  • Rater mieux rater encore

    Le 1er mai 2019 à 21:19 par Cécile

    Tout est dit dans la phrase du programme, : l’échec n’a jamais mené à la réussite,alors qu’il soit phénoménal....Juste,drôle,imaginatif et rassurant....un très beau moment.

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  • Rater mieux rater encore

    Le 1er mai 2019 à 23:50 par VVVV

    Un début intéressant de par sa sincérité au milieu d’un univers basculant petit à petit vers l’absurde... pour malheureusement devenir un peu répétitif. Et parfois inutilement bruyant...

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  • Rater mieux rater encore

    Le 2 mai 2019 à 08:16 par Patachonne

    Superbe pièce, sous un couvert humoristique et léger, très grande profondeur qui porte à la réflection sur notre société. Belle mise en scène et décors originaux.

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  • Rater mieux rater encore

    Le 2 mai 2019 à 09:16 par mauvever

    Un début plein de promesse ,suivi de moments nettement plus brouillons ,cela n’enlève pas trop au côté pince -sans-rire du spectacle où l’absurde est un peu trop prononcé, quatre ratés,quatre losers sur scène qui narrent leur vie,leur mal être, propos qui se chevauchent parfois et rendent la pièce un peu confuse, mais l’originalité et le jeux parfait des acteurs nous fait bien vite oublier ces quelques petites imperfections .
    L’ adage " n’apprend-t’on pas de ses échecs" est complètement bafoué par nos quatre lascars ,qui jouent juste, avec une mention spéciale à Pierre Sartenaer éblouissant !
    Un très bon moment de théâtre ,spécial, mais très attachant
    Ph, Neus (mauvevert)

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  • Rater mieux rater encore

    Le 3 mai 2019 à 11:28 par Joenath

    Les ratés de la vie, les cas sociaux, la pièce commence bien. Les scénettes s’enchaînent et parfois se passent simultanément, ce qui parfois est un peu dommage. Les acteurs sont bons. Malheureusement, la pièce est inégale. Le début était plus prometteur. Un bon moment quand même.

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  • Rater mieux rater encore

    Le 4 mai 2019 à 16:24 par Di Nardo

    4 personnages bien diffèrent dont certains me semble être plus présent en tant que figurant que comédien ! (Ressenti personnel). Certains moment était long et décousu , difficile de se concentré avec autant de textes superposé . la piece était belle à voir et le changement de décor fait par les comédiens était une belle découverte . Merci pour cette agréable soirée

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  • Rater mieux rater encore

    Le 17 mai 2019 à 18:30 par C. ThéO

    J’avoue, j’y allais partagée, j’appréhendais la réussite du ’ratage annoncé’....
    D’un côté l’échec ’à répétition’ drôlement et absurdement assumé par le quatuor sur scène, et d’un autre côté mon début d’allergie à Hervé Piron (bcp ’trop lisse à mon goût... c’est tt à fait subjectif).
    Et franchement, surprise tant par la m.e.s. au juste décalage, éclatée, acrobatique > chantante > dansante , que par les 4 comédiens à l’énergie collective communicative !
    Un excellent moment de théâtre sur une scène possédée comme un terrain de jeu... jeu d’échecs par les 4 protagonistes d’exception.

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Dimanche 5 mai 2019, par Jean Campion

Une Joyeuse cure de désintoxication

Le collectif "Rien de spécial" se sert d’un humour acide, pour partager avec le public des préoccupations universelles. Ridiculisant le bonheur en kit, "In vitrine" (2013) plaide pour l’imprévu et la liberté. "Obsolète" (2016) tourne en dérision nos contradictions face à la crise écologique et aux dérives de la société de consommation. Dans "Rater mieux, rater encore", le quatuor d’acteurs, mis en scène par Hervé Piron, s’attaque au stress contemporain généré par l’échec et à l’obsession de la réussite sacralisée par les réseaux sociaux.

Lancés des coulisses vers un bol, des morceaux de sucre ratent lamentablement leur cible. Fataliste, un homme d’une quarantaine d’années reconnaît calmement sa médiocrité. Râteaux, divorce ont pourri sa vie sentimentale et son existence professionnelle est hypothéquée par son allergie au travail manuel comme aux nouvelles technologies. Sa vie est un fiasco. Ado, il a même loupé sa première étoile de ski. Une femme inquiétante l’importune et prend plaisir à écraser les sucres. Une autre, pleine de vitalité, traverse régulièrement la scène, en évoquant ses trois fausses couches ainsi que son incapacité à devenir une bonne mère et à réussir ses gaufres. La démarche pesante, un homme vieillissant exprime son mal de vivre, en chantant avec conviction "Mon vieux" (Daniel Guichard), "Le Chanteur" (Daniel Balavoine) et "Avec le temps" (Léo ferré). Ces personnages insolites, qui se qualifient de "gentil, chiante, aigrie, transparent", nous plongent dans une tristesse burlesque.

Mais lorsqu’ils baissent le masque, on considère d’un autre oeil, ces acteurs qui gardent leur vrai nom et se retournent sur leurs souvenirs. Par une anecdote et une interpellation des spectateurs, Pierre Sartenaer confirme qu’il est un comédien resté dans l’ombre. Très lucide, Marie Lecomte, comédienne, 40 ans, se sent menacée par sa date de péremption et envisage une reconversion. Pourquoi pas dans la couture ? Le spectacle se nourrit d’expériences personnelles, tout en laissant parler l’imaginaire. Certaines séquences douces-amères font sauter le vernis des rapports amicaux. On comprend la déception de Marie Lecomte devant le cadeau de ses copains, inconscients de leur lourdeur. Eno Krojanker se montre tout aussi maladroit avec Pierre Sartenaer, lorsqu’il force son enthousiasme devant sa "douche plate avec une poignée et un sol antidérapant".

Les tranches de vie émouvantes se mêlent à des scènes plus symboliques. Parfois trempées dans une ambiance cauchemardesque, par des bruitages angoissants. Décor de base : un haut mur de briques. En voyant le papier peint se décoller, on flaire une catastrophe. Mal dans sa peau, Marie Henry est une misanthrope, qui crache son mépris pour les réussites stéréotypées. Une danse suggestive lui donne des allures de "Grande faucheuse". Ces losers étalent sans complexe leurs revers, mais ne capitulent pas. Eno se bat comme un beau diable pour conquérir son étoile de ski. Pierre se glisse dans la peau de Cyrano pour quitter la vie avec panache. Et le quatuor danse avec ardeur sur "Le Paradis blanc" de Michel Berger :
"Toujours vouloir tout essayer
Et recommencer là où le monde a commencé."

Malgré l’une ou l’autre séquence brouillonne ou trop étirée, comme le jeu d’identification d’une vedette de la téléréalité, "Rater mieux, rater encore" ne cesse de nous surprendre. Quatre excellents comédiens nous entraînent dans ce spectacle éclaté, où s’entremêlent absurde, émotion et humour noir, avec beaucoup de naturel. Le spectateur sent qu’ils ont participé à son élaboration. Pas de leçons ni de solutions, mais une invitation à relativiser l’échec. Les maladresses de ces clowns tristes nous font rire et nous touchent, car elles reflètent nos faiblesses. Ce spectacle peut nous aider à nous libérer de la pression sociale et à refuser la dictature de la réussite.

Jean Campion

rater mieux, rater encore

Théâtre Varia