RUMEUR ET PETITS JOURS
Après Le Signal du promeneur, le Raoul collectif poursuit sa réflexion autour des relations entre l’individu et la communauté.
Le spectateur est ici le public d’une émission radio. Dans une atmosphère enfumée rappelant les années 70, un groupe de chroniqueurs se réunit autour d’un projet commun : dénicher de la beauté. A l’heure de la 347ème émission, ce projet est-il devenu trop désuet au regard du monde qui les entoure ? Il est en tout cas mis à mal d’entrée de jeu par l’annonce d’une décision venue d’en haut… La cohésion et l’idéal du groupe, et à travers lui le langage et les idées, sont alors mis à rude épreuve. Mais de quoi cette épreuve est-elle le nom ? Restent aux chroniqueurs leur liberté de ton et la mise en mouvement d’une pensée chorale pour espérer déconstruire ce qui les contraint, et y résister coûte que coûte.
Fidèle à sa mise en scène inventive construite à partir du plateau, le Raoul nous propose un spectacle à la fois fertile et ludique, visuel et libératoire. La pièce s’attaque, en creux, aux dérives de notre société rationnelle et matérialiste. Et cette création d’envoyer une pelletée de grains de sable dans la mécanique du monde contemporain, entre conformisme et pensée dominante.
« … Le Raoul Collectif, après le triomphe de son premier spectacle Le Signal du promeneur, a réussi le délicat virage vers un second opus. Rumeur et petits jours parvient, à nouveau, à marier la réflexion politique sur le malaise de notre civilisation avec une mise en scène drôle, foutraque, pleine de surprises. On rit et on réfléchit… » La Libre Belgique
« Plutôt que de sombrer dans une attitude nostalgique qui viendrait à regretter l’époque où l’on pouvait encore croire aux grandes idéologies "alternatives", le Raoul Collectif nous suggère de reprendre d’abord notre pouvoir sur le langage, premier et indispensable instrument de la pensée comme de la soumission, de tenter de nous émanciper des idées préconçues pour nous, des expressions toutes faites et des formules qui nous enferment dans une réalité qu’on croit incontournable. » Mouvement
AUTOUR DU SPECTACLE
Débat après spectacle, le 1.10.16
Que sont nos utopies collectives devenues ?
Regards des combattants des utopies des années 68-70 sur les combats collectifs d’aujourd’hui.
En partenariat avec Etopia. Durée 1h15.
Intervenants :
Carine Thibaut, Directrice des campagnes au CNCD-11.11.11, coupole d’ONGs Nord-Sud. Master en Criminologie et politiques publique et genre et assistante sociale de formation. A vécu plus de 9 ans à l’étranger en Haïti et en Uruguay. Engagée sur les droits des migrants et l’égalité homme/femme.
Jean claude Garot, éditeur de plusieurs magazines durant quarante ans, dont l’hebdomadaire POUR écrire la liberté qui marqua les années 70 par son soutien aux luttes sociales et à la défense des libertés et droits démocratiques. Il anime aujourd’hui le site http://www pour.press et un journal d’intervention contre les traités transatlantiques.
Michel Genet, Directeur d’Etopia, ancien directeur de Credal et Greenpeace, auteur d’un mémoire sur l’allocation universelle.
Introduction : 27.09.16
Dossier pédagogique à télécharger
Samedi 1er octobre 2016,
par
Palmina Di Meo
Antenne dans une minute !
Le Raoul Collectif est de retour avec un nouvel opus qui met à mal idées reçues et fatalisme avec le brio qui leur est propre, alchimie de textes originaux, de sons, musiques, citations littéraires, voire de cirque pour le bonheur du public qui hurle de rire.
La 347ème et dernière édition d’« Épigraphe », une émission radio qui cherche et promeut la beauté, démarre alors que vient de tomber la décision, prise de manière unilatérale par la direction, de suspendre le programme. Leur projet est-il dans l’air du temps ? Est-il adapté à un programme radio ? Toute la question est dans les confins entre le dire et l’entendre, à défaut de voir.
Ils sont bien évidemment cinq à recevoir leur congé, les cinq joyeux compagnons du Raoul Collectif (Romain David, Jérôme de Falloise, David Murgia, Benoît Piret et Jean-Baptiste Szézot) dont le chorus de mise s’étiole en dissonances et fanfaronnades. D’épigraphe, le programme vire à épitaphe et les citations s’entendent macabres (« Ὰ défaut de soleil, sache mourir dans la glace » pour « mûrir dans la glace » – de Michaux).
Rendu célèbre par « Le signal du promeneur », le Raoul Collectif, se réinvente dans la même idée d’un message politique envoyé sans l’air d’y loucher ici par le biais de séquences journalistiques « de divertissement » où le public, les auditeurs, sont interpellés directement dans la salle, ou par un courrier des auditeurs fictif.
Joutes verbales, jeux de mots (« struggle for grass »), discours « a cappella », intermèdes musicaux en live, acrobaties et j’en passe, « Rumeur et petites villes » se déguste d’après leur livre de recettes comme une friandise éminemment ludique, sensorielle, avec un arrière-goût de questionnement, une prise de vitamine pour tout envoyer promener, remède à l’engourdissement général.
A voir et à conseiller sans tarder.