Alors, oui, le travail de Michel Kacenelenbogen est bien fait. Une structure scénique solide et parfaitement séquencée, un somptueux décor de serre tropicale plus vrai que nature, une belle garde-robe d’époque (grande bourgeoisie des années 50) et une distribution subtilement choisie. Bref, une composition maîtrisée d’éléments consistants qui offre un bon moment de théâtre.
Mais une réussite un peu facile aussi. Car on peut lui reprocher d’avoir joué la carte de la recette classique qui marche toujours. Et aussi de s’être enfermé dans des codes un peu trop rigides (le décor d’un réalisme brut, le verbe emprunt de tragique perturbateur, les mouvements posés avec une tendance au sur-jeu).
Rien à blâmer au fond, mais on quitte la salle sans grande surprise, après avoir assisté à une adaptation un poil trop conformiste. Les sujets sont forts mais la forme ne les soutient pas suffisamment.
De cette pièce globalement agréable sort aussi une figure. Celle de Magali Pinglaut qui jette une prestation puissante. C’est même à travers elle que l’on trouvera la substance de ce texte torturé.