Attendu que la mort de la chanteuse Amy Winehouse ( 27 ans) dans son appartement de Londres est restée inexplicable (Back to Black !) ;
Que Gauthier est né sans le vouloir ;
Que sa générosité naturelle et sans limite l’a mené des Philippines au Liban, en passant par un an cœur du Cambodge , pour faire renaître le sourire dans le cœur et les yeux d’enfants orphelins, déshérités, enfermés dans des camps ;
Qu’il s’est inondé pendant dix ans de toute la misère du monde et n’a plus un coin sec où pleurer ;
Que son ange triangulaire - que certains nommeront conscience, psy, meilleur ami imaginaire ou non - va faire tout pour lui faire retrouver le goût de vivre et la flamme rayonnante indispensable à tout être humain, selon la formule bien connue de « rise and shine ! » ou de « this little light of mine ! » ;
Que nous assistons à une authentique séance de shamanisme pour chasser les fantômes malfaisants et trompeurs, volutes de fumée lumineuse et transes garanties ;
Que l’on touche de près à l’absurdité de la souffrance, aux questionnements, et à certains souvenirs personnels, de part et d’autre de la frontière entre la scène et le public, mais où est passée la frontière ?
Que Gauthier a livré toute son histoire à Pietro ;
Et...
Pas n’importe lequel : Pietro Pizzuti, en personne et que celui-ci, l’a recueillie, comme il recueille les migrants du Parc Maximilien et a construit au milieu du délire, un personnage fulgurant, chasseur de tous les faux-semblants et de toutes les impostures ;
Que sieur Alain Eloi, véritable caméléon ensorceleur, spécialiste du changement de peaux et de mots, n’est pas le flic des ONG, mais fait résonner la sagesse au milieu de la catastrophe et a été présent aux côtés de Gauthier depuis le jour de sa naissance ;
Que la richesse intérieure de Gauthier - Clown et Comédien - est aussi inépuisable que ses bulles ;
Que la colère et le doute animent le jeu, dès les premières répliques ;
Que le décor est un chaos poétique et surréaliste savamment organisé ;
Que l’association Clown sans frontières Belgique qui part régulièrement aux quatre coins du monde et en Belgique est une organisation solidaire qui ne table que sur le pur bénévolat, et sur le timide soutien d’un public heureusement révolté par la souffrance qu’endurent des millions d’enfants en situation de guerre, d’abandon ou de famine ;
Que ce sont la guerre et la violence qui n’ont pas de frontières ;
Qu’en définitive le jeu des deux acteurs est magnifique et palpitant d’un bout à l’autre ;
Que Gauthier est prêt à arrêter les pilules qui le maintiennent en vie pour oublier l’horreur vécue au coeur des ténèbres, et qu’il a vu qui étaient les vrais salauds…rapport aux gosses, et rapport à Amy Winehouse…sans doute ;
Qu’il ne voit même plus ce qu’est devenue son âme, qu’il a perdu sa liberté de penser, d’agir, que rien ne va plus… tant il a côtoyé l’innommable ;
À quoi bon faire rire ces enfants ?
Mais que l’Ange l’a sommé de CONTINUER,
Et que l’aube s’est levée quand Gauthier a promis de TRANSMETTRE,
Pour toutes ces raisons aussi futiles qu’inimaginables, il faut se précipiter voir cette pièce qui n’est pas une pièce, ni une pièce de musée mais une pièce d’artillerie contre l’injustice, la haine, le pourrissement. Une pièce à conviction, car elle redonne le souffle vital, le bon sens, et plus généralement le rire aux lèvres, grâce aux sortilèges des nez rouges et leur armée de pitreries,
Et puis, c’est tellement dense, qu’il vous faudra un temps d’arrêt pour ressentir profondément ce que cela fait, et comment gérer vos nouvelles émotions, et comprendre qu’il en faut peu pour être heureux et se mettre à rayonner chacun avec ses propres talents…
Et surtout, l’écriture explosive et onirique de la mise en scène porte la belle signature de Christine Delmotte, véritable révélatrice d’humanité ! Sorcière si éprise de liberté qu’elle puise le pouvoir de ses philtres magiques dans les plis de son âme, de ses racines, de sa capacité à aimer, de ses rages et de ses failles où transparaît la LUMIERE !
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