Les magnifiques décors colorés d’Isis Hauben (réalisés en un temps record pour cause de western en cours) nous plongent immédiatement dans une ambiance typique et dépaysante. Accueillis à coups de fruits secs en veux-tu en voilà, et de cris orientaux tout droit sortis d’un dictionnaire intergalactique, la magique équipe de comédiens nous embarque dans une aventure pleine de rebondissements et de personnages pour le moins typés, tapés, toqués. Enrubannés, breloqués, voilés et dorés à souhait aussi.
Au départ d’une tradition, selon laquelle chacun doit offrir une lampe merveilleuse à l’ami à qui il rend visite (dans le secret espoir d’y découvrir l’hypothétique génie), une intrigue se tisse : lorsqu’Ali, alias « le Voleur de Bagdad », dérobe une lampe dans la boutique du père Fourraz, il ne se doute pas un instant qu’elle renfermait un génie… mais ce dernier s’est absenté pour une petite urgence. Or, un génie sans lampe, c’est un peu comme un dromadaire sans bosse : condamné à mourir !
Dans le dédale du palais, Juan Marquez Garcia est un formidable Soliman le Magnifique, qui se passionne plus pour son harem que pour les affaires de son royaume ou de sa favorite épouse qui n’a de favorite que le nom. Christelle Delbrouck est cette excellente « femme-de-la-haute » qui, pour ne pas tomber trop bas, multiplie les coups bas… manqués ! Tout cela pour le plus grand bonheur du grand Vizir Althazar (John-John Mossoux) qui a un œil sur le royaume…mais Ali, le voleur -et fils de la favorite !- a, lui, un œil sur une princesse blasée : ces deux-là (David Notebaert et Sara Amari) courent dans tous les sens et s’entremêlent les pinceaux dans les couloirs du temps, perturbés par les sorts abracadabrants, la magie fumeuse et les malédictions de bric et de broc du génie implorant (Bruce Elison). Et dans toute cette agitation aux allures de kermesse aux loukoums, Xa, en soldat malin qu’il croit être, fait ce qu’il peut pour garder le minaret au milieu du palais…
Envie de connaître le dénouement de ce conte aux pays des chameaux ? Chaussez vos babouches et rendez-vous dans le quartier des souks bruxellois !
Mardi 13 décembre 2011, par
Quand la lampe merveilleuse est bien huilée, ça vole volle petrol !
Pour clore le chapitre qu’il avait consacré aux contes, le Magic Land Théâtre nous emmène au pays des mille et une nuits, dans un Bagdad revu et corrigé par la plume et l’imagination débordante de Patrick Chaboud.