Pink Boys and Old Ladies

Bruxelles | Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 15 au 23 octobre 2020
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre des Martyrs
Place des Martyrs, 22 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatre-martyrs.be
billetterie@theatre-martyrs.be
+32 2 223 32 08

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Pink Boys and Old Ladies

Normand, qui n’est pas normand, est un petit garçon assez banal, mais Normand aime porter des robes. La soeur du père de Normand trouve ce comportement « limite limite » (elle redouble les mots dès qu’elle est gênée).
La mère de Normand aimerait parfois trépaner son fils pour voir ce qui cloche à l’intérieur, ce qui est radical mais pas le plus pratique. Sa grand-mère maternelle – et pourquoi pas une cure d’hormones ? – semble être la plus concrète mais Normand ne veut pas changer de sexe, Normand veut juste se sentir bien, dans cet entre-deux sans nom où il évolue. Le père de Normand, enfin, aimerait s’exprimer, mais ce qu’il dit « flotte ». Un jour, il décide d’accompagner son fils en robe à l’école …
Pink Boys and Old Ladies déploie une fresque familiale impressionniste et caustique, où chacun, empêtré dans cette situation délicate, exprime mal son malaise. On parle beaucoup dans cette famille, mais on parle surtout de rien, parce qu’on ne veut pas parler de tout.

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Lundi 19 octobre 2020, par Palmina Di Meo

PINK BOYS & OLD LADIES, l’art de bousculer les codes avec humour et fantaisie.

Qui a dit que le rose c’est pour les filles ? Et Yvonne, ça rime avec...

C’est un fait divers qui donné l’idée du spectacle. À Berlin, un petit garçon de 5 ans s’est arrogé le droit d’aller à l’école en jupe. Et par solidarité, son père l’a accompagné lui-même en robe. Et comme Clément Thririon a lui-même secrètement rêvé de porter des jupes dans son enfance... Et comme il n’est sûrement pas le seul... Le prétexte était tout trouvé.

Normand aime les robes, celles qui se soulèvent quand on tourne et il aime le rose. Voilà c’est comme ça, non parce qu’il veut devenir une fille mais pour se faire plaisir tout simplement.
Sauf qu’il n’est pas seul. Et c’est là qu’intervient une galerie de personnages unis par des liens familiaux mis à mal par une situation qui fait montrer doigt. Outre le baby boy, il y a la mère, beaucoup plus critique que son mari enclin à l’empathie, il y a Yvonne, la soeur du père déjà en porte-à-faux au sein de la famille, il y a la grand-mère maternelle rivée à ses rituels quotidiens. Alors pour ne pas affronter le problème, on parle, on s’affole pour des riens, on explose parfois en crise hystérique. Tout le juteux du spectacle est dans le langage, véritable trouvaille de Marie Henry qui réussit un texte direct, incisif dans le non-dit, d’une forme atypique, truffée de tics, qui coince les personnages dans leurs a priori, en caricatures comiques et grotesques.

La mise en scène de Clément Thirion n’est d’ailleurs pas en reste. En flattant l’oeil voyeur, il emmène le spectateur bien au-delà du fait divers, à la confrontation de nos propres préjugés.
Mais le fond reste ludique et moqueur car comment résister à l’euphorie de ce gros bébé qui batifole tel un papillon entre les membres de cette famille ahurie. Et puis il nous régale d’une pluie de satin rose dans laquelle on a bien envie de se vautrer. Surtout en ces temps où la tendresse est presque interdite.

Palmina DI MEO

Théâtre des Martyrs