Pikâ Don (Hiroshima)
Hiroshima. Le basculement du monde en quelques secondes. La fin de la seconde guerre mondiale. 120 000 civils tués.
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Au-delà de la catastrophe nucléaire mondiale, des destins individuels. Plus de soixante ans après, que reste t il dans les mémoires, notamment, chez nous, en Occident ? Rentrer dans l’espace du souvenir, Et en sortir régulièrement. _
Par une écriture poétique et une mise en scène épurée, Alex Lorette explore le "juste avant", le "juste après" et le "très longtemps après". Loin des images dramatiques et des cris, il met en lumière le rapport que nous entretenons avec le Japon. Aujourd’hui encore, l’incompréhension, les clichés faciles nous empêchent de rencontrer l’autre.
_ Texte et mise en scène Alex LORETTE
Assisté par Léonore FRENOIS et Claudia MENDIZABAL
Avec Jo DESEURE, Sophia LEBOUTTE, Cachou KIRSCH, Guy THEUNISSEN, Cédric JULIENS et Olivier PREMEL.
Scénographie Hélène KUFFERATH
Univers sonore Arnaud BLANPAIN
Conseillère chorégraphique Flavia WANDERLEY RIBEIRO
_ A 20:00, sauf le jeudi à 19:30. Durée 1:30’
Infos-Tickets theatremarni.com +32 2 639 09 82
Entrée €15/10/1.25€ Article 27
Jeudi 6 octobre 2011,
par
Caroline Paillard
Quand un champignon fait l’effet d’une bombe
Alex Lorette est auteur, metteur en scène et comédien, fondateur de la compagnie Kinésis en 2006. En 2010 il a mis en scène et interprété « Terres Mortes » de Franz-Xaver Kroetz (qui lui vaudra la nomination de « Meilleure Découverte » par les Prix de la Critique). Ses recherches questionnent essentiellement les notions de l’identité, du territoire et de la mémoire, tout en interrogeant le rapport au public et la forme théâtrale.
Hiroshima, événement historique majeur du 20e siècle est donc un sujet de choix pour cet auteur et metteur en scène, qui en propose ici une lecture-puzzle inspirée de témoignages réels, dont les individualités, forcément partielles et subjectives, apportent leur pièce à l’édifice. Sans tomber dans le pathos des images dramatiques, l’écriture poétique de ce « théâtre témoignage » propose une mise en lumière du rapport que chacun d’entre nous entretient avec le « très lointain », le « juste avant » et le « juste après » dans le temps et l’espace.
Toute en sobriété, la mise en scène (assistée par Léonore Frenois) donne néanmoins un cadre créatif au jeu des comédiens, qui alternent chœurs, monologues, jeux corporels. La scénographie d’Hélène Kufferath est emprunte d’une esthétique épurée mais juste, qui nous plonge dans des images fortes. L’ombre du nuage atomique retombant sur le sol, aux contours de la carte géographique du Japon, est dramatiquement belle, la scène d’une fête où coule le champagne en papier de soie noire, est horriblement efficace. Mis à part quelques longueurs et niveaux de jeu des comédiens par moments différents, Pika Don est un projet dont Alex Lorette a abouti ce qu’il voulait en dire et en montrer.
Céline Verlant
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