Mercredi 1er octobre 2003, par Xavier Campion

Pietro Pizzuti

Rencontre avec ce comédien-auteur qui nous parle des ses projets de jeu et d’écriture.

Son parcours Pietro Pizzuti

Pietro Pizzuti a suivi des cours d’art dramatique à l’académie d’Etterbeek avec Bernard Marbaix qu’il a rencontré à l’Ecole Européenne.

Après ses études secondaires, il rentre au conservatoire dans la classe de Claude Etienne et entame parallèlement des études de sociologie.

Il obtiendra un prix supérieur d’art dramatique à l’académie ainsi que son diplôme de sociologie.

Pietro Pizzuti a commencé cette année 2003-2004 par « Au fond à droite » ( joué eu théâtre du Rideau de Bruxelles) et par une lecture d’Eugène Savitzkaya à l’Atelier Théâtre de la Vie.

Vous défendez beaucoup les auteurs dramatiques…Que pouvez vous nous dire à ce sujet ?

J’ai fondé une ASBL du nom de Temporalia.

Cette ASBL avait pour but de créer un lien entre l’écriture et le plateau.

Elle était composée d’un comité de lecture qui organisait des ateliers de lecture et des rencontres donnant la possibilité aux auteurs de lire leurs textes.

Par deux fois, nous avons organisé un évènement appelé « Marathon européen de la création » :six auteurs d’origine étrangère écrivaient pour six compagnies. Avec l’aide de traducteurs, ces pièces étaient jouées par les compagnies.

Les répétitions se sont déroulées sur une année par petites périodes.

Les pièces ont été jouées dans un lieu investi à Molenbeek et ce pendant une semaine, simultanément à des heures différentes.

Ces marathons ont eu beaucoup de succès et ont accueillis 2000 spectateurs.

Ils ont permis à de jeunes auteurs de se faire connaître.

Malheureusement, L’ASBL ne recevait pas de subventions malgré les demandes auprès de pouvoirs publics et j’ai été contraint de mettre la clé sous le paillasson…

De plus, j’ai réalisé une étude avec Emile Lansmann pour la proposition de la formation d’un centre d’auteurs dramatiques.

Les papiers sont en ordre mais nous ne recevons pas de réponse positive des pouvoirs compétents à qui nous avons demandé des subventions.

Vous-même, vous écrivez ?

Oui. Récemment est sorti « La résistante » et j’ai d’autres projets d’écriture pour cette année. Depuis que j’ai été contraint de cesser Temporalia , je me suis consacré davantage à ma propre écriture…

Cette envie d’écrire existe depuis longtemps ?

Oui, elle m’est venue au conservatoire grâce à l’influence de De Coster ( chargé de cours de Claude Etienne) qui m’a beaucoup encouragé.

Après son décès, j’ai cessé d’écrire mais l’envie m’est revenue depuis quelques années grâce à d’autres encouragements.

Le fait décrire est une grande richesse pour un comédien.

La littérature est proche du théâtre. Même les pièces sans textes sous tendent un texte intérieur.

J’ ai toujours été attiré par la littérature, italienne d’abord, française ensuite.

L’aspect de la recherche documentaire nécessaire à l’écriture me passionne.

L’écriture nous fait d’autant plus apprécier celle des autres auteurs, à pénétrer leur imaginaire et cela peut nous aider beaucoup à interpréter leurs textes sur scène.

Vous êtes en pleine répétition au théâtre Le Public…pour quel projet ?

Calo VALENTI, comédien, m’a proposé de mettre en scène un roman de Laurent GRAFF ( jeune auteur) : « Les jours heureux » [1]

Pouvez vous en dire plus sur ce roman ?

Il s’agit d’un roman qui, de prime abord, semble pessimiste mais qui ne l’est pas du tout : il interroge les valeurs humaines, les questions existentielles présentes en chacun de nous. Un homme à 35 ans, s’enferme dans un hospice car il considère qu’il a tout vécu. Cela nous ramène au sens de la vie.

Il n’est pas évident de mettre en scène un roman, on ne peut tout mettre sur le plateau.

Il a fallu faire des choix, dégager des séquences de sens.

Le but est que le spectateur lise le roman et y retrouve ce qui a été dégagé sur scène.

Quels sont vos projets pour l’année ?

Une reprise en février.

Il s’agit d’un spectacle musical : 6 comédiens chantent a capella la messe en si mineur de Bach et recherchent l’absolu de la voix sans y arriver.

Propos recueillis par Elodie Vreux

Notes

[1« Les jours heureux » se jouera du 20/11 au 31/12 au théâtre Le Public