Paternel

Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 5 mars au 2 mai 2009
Horaires
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+32 2 724 24 44

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Paternel

Paternel
de Philippe Blasband - CRÉATION MONDIALE 

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3 Messages

  • Paternel

    Le 14 mars 2009 à 01:44 par anacolut

    La mort d’un père. Trois soeurs se retrouvent avec l’infirmière à domicile ayant suivi les derniers mois de la vie du père, pour faire le partage des objets laissés dans la maison. Quatre actrices donc, dans un jeu tout en finesse, intérieur, ramené. Un sujet délicat traité par l’auteur sur le fil de l’émotion : on rit franchement, on est touchés, on les suit de bout en bout. Il n’y a pas de scénographie, pas vraiment de costumes : le spectacle tient donc sur le brio des actrices. Jacqueline Bollen particulièrement y est touchante, déchirante et drôle. Tellement sincère. Ce spectacle ébranle, pose des questions fondamentales sur le lien parents-enfants et la place du deuil dans nos vies : celui des autres, et le nôtre aussi.

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  • Paternel

    Le 17 mars 2009 à 08:43 par pompidou

    Pas de décor, des costumes noirs. Le partage par trois filles des objets à la mort de leur père, le partage des souvenirs, le partage des sentiments... C’est touchant, sincère, émouvant, cruel, terrible et parfois drôle. J’irai avec plaisir et curiosité voir l’autre pièce de Philippe Blasband mise en scène au Public "les mangeuses de chocolat"

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  • Paternel

    Le 27 mars 2009 à 11:05 par Emmanuelle

    Tout en sobriété, on passe un agréable moment.
    J’ai pour ma part eu du mal avec le jeu de deux des comédiennes (les deux soeurs du premier mariage) mais les deux autres étaient brillantes et l’ensemble était agréable à regarder.
    Le dispositif narratif est réellement intéressant : faire l’inventaire des possessions du père et se les partager...et faire ainsi défiler les nombreuses facettes de ce paternel.
    Certains passages du texte semblent moins aboutis, mais la plume de Philippe Blasband reste un régal...

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Vendredi 10 avril 2009

Au-delà d’un funèbre inventaire

Treize ans après la création des « Mangeuses de chocolat », Philippe Blasband réunit le même quatuor de comédiennes autour d’un thème qui nous concerne tous : la mort. Sous la forme d’une séance de partage des biens d’un défunt, « Paternel » aborde avec finesse le difficile mécanisme du deuil. En se confrontant l’une à l’autre, les quatre femmes verbalisent les liens particuliers que chacune avait tissés avec le disparu… Un processus violent parfois, mais clairement cathartique, dans lequel le spectateur est happé grâce à la justesse du jeu des comédiennes et à une mise en scène épurée.

En surface, le texte de « Paternel » apparaît comme une interminable énumération d’objets ayant appartenu au défunt, entrelacée de quelques souvenirs… Mais le spectateur qui y prête une oreille plus attentive, et qui se laisse porter par sa sensibilité pour penser les non-dits, voit progressivement apparaître tout un univers. Qui était cet homme pour ces quatre femmes ? Un père pour trois d’entre elles. Un patient pour la quatrième. Petit-à-petit, l’image se précise, les détails apparaissent, les enjeux, les sentiments, les rancœurs aussi. Avec humour et subtilité. Chacune, à travers les objets parfois anodins qu’elle souhaite garder, livre son rapport à cet homme. Les facettes se combinent, se confrontent parfois : son rapport à la religion, sa carrière universitaire, ses maîtresses. La sculpture s’affine. Par ce biais, l’auteur encourage intelligemment le spectateur à participer au rituel funéraire. D’un côté, quatre femmes qui entament leur deuil en s’arrachant tout à tour des pans entiers de la vie de cet homme. De l’autre, le public qui assemble mentalement tous ces pans et le ramène en quelque sorte à la vie.

Pour mettre en scène son texte, Philippe Blasband a opté pour la sobriété : les quatre comédiennes, simplement vêtues de noir, évoluent dans le cadre intimiste de la salle des voûtes du Public. Pas de décor, juste une chaise et une zone en fond de scène où les personnages semblent pouvoir s’isoler et se ressourcer lorsque la tension devient trop forte. Un choix de mise en scène judicieux puisque tout aspect réaliste, tout accessoire matérialisé sur le plateau aurait très certainement affaibli la liste des objets énumérés. De même, le jeu des comédiennes est posé, tout en retenue, donnant d’autant plus de force aux très rares éclats, lorsqu’une carapace se brise. Un style épuré donc, qui laisse toute la place au texte et à sa mise en voix.

Une courte pièce salutaire : chacun étant confronté un jour ou l’autre à la perte d’un être cher, elle nous rappelle à quel point il est important de trouver un moyen de faire son deuil.

Théâtre Le Public