Michèle Anne De May, pour sa première production personnelle depuis sa nomination, s’est attachée à explorer emboitement et reproduction… Le sexe en kit, en quelque sorte…
Un sujet pourtant vaste et offrant de nombreuses possibilités de variations mais qui voit ici un aboutissement qui laisse pour le moins dubitatif.
C’est sur la notion moins romantique et sensuelle que pratique, d’emboitement, qu’elle a travaillé avec ses danseurs, combinant les possibilités de façon aléatoire. 32 thèmes, 4 hommes, 3 femmes, et une combinatoire multiple.
Le plateau, entouré de téléviseurs où s’inscrit le décompte des 64 séquences de 71 minutes, tourne, de plus en plus vite au fil du déroulement du spectacle.
L’entrée en matière, plaisante au départ, preque comique dans sa provocation latente, corps et regard fixant le public sur ce plateau tournant, se prolonge plus que de raison. La seule bande son est un manuel récité de pratique sexuelle. Il y est vaguement question de « target », cible de la pulsion et de l’envie...
La composition musicale à proprement parler, après ce début désespérément et inutilement long, est pourtant à la hauteur de nos espérances, et on regrette que les moments d’envolées chorégraphiées, magnifiques et magistraux, quand ils ont (enfin !) lieu, ne soient pas plus nombreux et copiés sur les rythmes tantôt forts tantôt lents, du patchwork musical.
Les corps sont pourtant presque demandeurs de ces contorsions dansées, on les sent prêts à accomplir devant nous accouplement chorégraphiés et sublimés. Mais cette magie en attente jamais n’arrive.
Restent les danseurs, majestueux, comme un peu à l’étroit dans cette ébauche de bonne idée.
On quitte la salle, frustré après une heure de contorsions et de minauderies faussement sexuelles. On aurait voulu toucher, au moins de loin, la sensualité et l’aspect ludique du sujet…
Un moment un peu frustrant donc, comme une partie de jambes en l’air qui nous aurait laissé sur notre faim...