C’est dans une atmosphère presque lynchéenne qu’oscillations évolue. Pour l’occasion, le bar du Marni s’est vidé de ses gens et tient lieu de scène tout en profondeur.
Une tension ambiante soutient les propos rudes d’Angelo Bison. Grâce à un travail de lumières focalisées ou de faible intensité, son corps et son visage s’expriment tantôt violemment tantôt dans une langueur désabusée. Le son apporte également sa couche de crispation et de malaise, enrichissant d’autant plus le jeu d’éléments noirs.
On a droit à un bel équilibre scénique et à un spectacle lascivement rythmé.
D’autre part, le texte nous livre des messages durs vis à vis de l’existence et un regard très critique notamment vis à vis de la presse italienne. La vie remise fondamentalement en question, l’instinct humain dans ses plus vils retranchements, une analyse souvent bipolaire de la mécanique comportementale, tous ces éléments sont portés par des mots simples et sans ornements que l’on pourrait prendre pour des armes. Les répétitions portant le coup fatal.
On ne ressort pas de là avec le sourire aux lèvres mais avec cette étrange sensation que l’humanité sans masque fait toujours peur à regarder.
A noter finalement, le jeu de poses et de mouvements illustratifs très réussi de la comédienne dont le nom n’est malheureusement pas cité dans le fascicule de la pièce ni sur le site...
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