« Opération vent printanier »
Editions Casterman
Premier tome d’un travail magistral mené par Philippe Richelle au scénario et Pierre Wachs au dessin. Ce récit aborde une des périodes les plus sombres de l’histoire contemporaine européenne : l’Occupation. D’un côté, son cortège de lâchetés, de trafics, d’affairisme. De l’autre, du côté lumineux, le courage, l’engagement, la fidélité aux valeurs qui font la dignité de l’humain. « Opération vent printanier » est un nom de code. Ces mots anodins désignent en réalité la rafle des juifs, ordonnée par les nazis les 16 et 17 juillet 1942. Elle fut exécutée avec un zèle indigne par le gouvernement de Vichy qui est chargée de l’organiser à Paris et dans les villes de la zone occupée. Rien que dans la capitale française, 13.000 personnes seront arrêtées et emmenées dans le camp de Drancy et au Vélodrome d’Hiver où elles attendront d’être déportées vers les camps d’extermination. Parmi ces prisonniers, 4.000 enfants dont on sait que les occupants n’ont pas demandé qu’ils soient arrêtés ! Le premier volume débute en janvier 1941. Hiver rigoureux, privations, peur du lendemain sont autant de révélateurs des hommes et des femmes dont nous suivrons le destin, comme ce personnage qui, dès la première planche, restitue le climat de cet ouvrage à lire et à relire : Monsieur Mercadier, un militant communiste qui élève des abeilles sur son toit…
Dans cet interview, Philippe Richelle décrit les motivations qui l’ont poussé à entreprendre ce travail, basé sur une connaissance pointue de cette période dont il a étudié les archives les plus récentes et les travaux mis à jour d’historiens et de chercheurs.
« Opération vent printanier » appartient à ces ouvrages qui soulèvent l’interrogation essentielle et universelle de l’engagement individuel face à l’histoire et à son destin. Il y a un ressort intime qui mène l’homme à choisir l’héroïsme ou, son versant sombre, la lâcheté ordinaire. C’est aussi un livre qui met en lumière des épisodes de l’histoire contemporaine et contribue ainsi à ce que le passé ne soit pas oublié par ceux qui ne l’ont pas connu. Car le devoir de mémoire est sacré.