On the road...A
« ON ÉTAIT DES DINGUES, DES ROIS DE LA TCHACHE, LES ROIS DE LA
SAPE, LES ROIS DE LA FÊTE… »
Au sens littéral, Roda est un homme du monde. D’origine libanaise, il est né au Maroc, il a grandi en Guinée, il a la nationalité belge et se revendique d’une
gueule d’italien pour faciliter ses sorties en boîte. Ses racines, il leur court après sous toutes les latitudes mais elles lui filent sans cesse entre les doigts…
Immigré de la deuxième génération, c’est-à-dire, pour certains « plus vraiment comme eux », mais « pas encore tout à fait comme nous », Roda a le cul coincé
entre quatre cultures au moins, entre un besoin d’émancipation et la nécessité d’être de quelque part. Avec On the Road… A, il joue l’histoire de sa vie avec
humour et autodérision, incarnant à lui seul une vingtaine de personnages : ses potes Mohamed et Dorothée, un père fantasmé, un prof de religion islamique
– une vraie terreur –, ses familles d’ici et d’ailleurs,…
Roda ne ressemble à personne et pourtant, chacun d’entre nous se reconnaîtra un peu en lui. Ce qui est heureux car, disait Amin Maalouf, « Si notre regard enferme les autres dans leurs plus étroites appartenances ; notre regard aussi peut les en libérer ».
« Roda livre une performance soufflante, sans temps mort, virevoltant entre les personnages tout en plongeant droit dans les yeux des spectateurs. Hilarant et
touchant à la fois, Roda nous rappelle qu’on est toujours l’étranger de quelqu’un. » Le Soir ****
Distribution
Avec : Roda Fawaz / Mise en scène : Eric De Staercke, assisté de Cécile Delberghe / Regard amical : Angelo Bison / Lumières : Fred Delhaye
Lundi 23 janvier 2017,
par
Dominique-hélène Lemaire
Rondement mené
Ah ! Voilà un spectacle franc, ingénu et vrai. Plein de sel comique et émouvant ! Avouons-le, au départ on n’était pas trop partants pour un énième seul en scène sur le vivre ensemble. L’actualité nous rabâche assez de chapelets de violences, pour plonger une fois de plus dans le politically correct ou remâcher indéfiniment nos infamantes réalités. Mais voilà le sourire de RODA et sa quête d’identités. Un Roméo ? What’s in a name ? A l’endroit ou à l’envers ? On le découvre totalement à l’aise sur le plateau et on l’ADOR, le cœur à l’endroit ou à l’envers. Le nom n’a rien à voir pour ceux qui, malencontreusement, penseraient à la margarine, bien sûr. Sautez plutôt dans la fraîcheur d’un conte moderne, racines à l’air. Du cèdre du Liban au sapin de Noël, une forêt entière y passe ! En passant par les oliviers made in Italy, ou presque !
Dans l’histoire mohametane, il devient Mimo. Il manque une syllabe pour en faire une fleur capiteuse que l’on offre en janvier. Son regard vous dévore, c’est le fuel de son tapis volant qui vous envole en un seul décor du Liban au Maroc, puis vers la Belgique oblige - profitons qu’elle existe encore - Paris, Portugal et toutes les senteurs et épices de la Guinée et bien sûr Jessica, un monde de différences !
Au fur et à mesure qu’il sort de sa chrysalide il devient de plus en plus attachant et enfile les observations d’une candeur désarmante, virevolte dans les personnages, multiplie les points de vue, traque l’inspiration, accumule les occasions de rire, fait capoter les moindres stéréotypes. Il fait penser à la générosité et à la poésie d’Emmanuel Schmitt, en un mot, on ne peut qu’être séduit !
Et cela finira comment ? En tous les cas il n’y a pas que les ragazzi qui s’amusent ! Le public s’envole, perd de vue l’unique décor de vieilles carpettes. Oui cela rime avec Mohamed, d’accord ! Et vous entendrez partout des voix car le comédien jongle avec tous les registres : voix d’ici et d’ailleurs, voix imaginaires, voix au nom du père, voix de mère qui cogne comme des cuillers, voix des dieux ou de voisinage, et même de toutous belgo-belges que l’on promène dignement sur le trottoir. Il voix tout, tout ! Et c’est sidérant de justesse car il est aussi maître du geste ! A quand son prochain spectacle ?
Dominique-Hélène Lemaire
Jeudi 29 décembre 2016,
par
Dominique-hélène Lemaire
super bien rodé !
Well-oiled ! On ther Road...A est bien rodé, démarre au quart de tour, et on espère qu’il fera le tour de la planète des cœurs et des esprits, pétaradant et en semant la joie tout feu tout flammes autour de lui !
Voilà en effet un spectacle franc, ingénu et vrai. Plein de sel comique et émouvant ! Avouons-le, au départ on n’était pas trop partants pour un énième seul en scène sur le vivre ensemble. L’actualité nous rabâche assez de chapelets de violences, pour plonger une fois de plus dans le politically correct et remâcher indéfiniment nos infâmantes réalités. Mais voilà le sourire de RODA et sa quête d’identités. Un Roméo ? Roda on the road. What’s in a name ? A l’endroit ou à l’envers ? On le découvre un être totalement à l’aise sur le plateau et on l’ADOR, le cœur à l’endroit ou à l’envers. Le nom n’a rien à voir pour ceux qui, malencontreusement, penseraient à la margarine, bien sûr. Sautez plutôt dans la fraîcheur d’un conte moderne, racines à l’air. Du cèdre du Liban au sapin de Noël, une forêt entière y passe ! En passant par les oliviers made in Italy, ou presque !
On the road... A Dans l’histoire mohametane, il devient Mimo. Il manque une syllabe pour en faire une fleur capiteuse que l’on offre en janvier. Son regard vous dévore, c’est le fuel de son tapis volant qui vous envole en un seul décor du Liban au Maroc, puis vers la Belgique oblige - profitons qu’elle existe encore - Paris, Portugal et toutes les senteurs et épices de la Guinée et bien sûr Jessica, un monde de différences !
Au fur et à mesure qu’il sort de sa chrysalide il devient de plus en plus attachant et enfile les observations d’une candeur désarmante, virevolte dans les personnages, multiplie les points de vue, traque l’inspiration, accumule les occasions de rire, fait capoter les moindres stéréotypes. Il fait penser à la générosité et à la poésie d’Emmanuel Schmitt, en un mot, on ne peut qu’être séduit !
On the road... AIl Il y a même Gemini le criquet, toujours rapport à l’Italie, non, on veut dire Slimky, l’ami imaginaire - cela s’écrit comment ? Et cela finira comment ? En tous les cas il n’y a pas que les ragazzi qui s’amusent ! Le public s’envole et perd de vue l’unique décor de vieilles carpettes. Oui cela rime avec Mohamed, d’accord ! Et vous entendrez partout des voix car le comédien jongle avec les registres : voix d’ici et d’ailleurs, voix imaginaires, voix au nom du père, voix de mère qui cogne comme des cuillers, voix des dieux ou de voisinage, et même de toutous belgo-belges que l’on promène dignement sur le trottoir. Il voix tout, tout ! Et c’est sidérant de justesse car il est aussi maître du geste !
Dominique-Hélène Lemaire
"On the Road...A" au Théâtre de Poche
"On the road...A" au Théâtre de Poche
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