Au départ, il y a un texte bouleversant écrit en 1994, "Novecento : un monologo", par Alessandro Baricco, auteur italien renommé ("Soie", "Sans sang",…). Ce texte, mis en scène au cinéma en 1998 par Guiseppe Tornatore, semble touché par la grâce puisqu’il a déjà passionné des milliers de lecteurs et inspiré beaucoup de talentueux artistes.
Danny Boodmann T. D. Lemon Novecento a été abandonné sur un navire, le "Virginian", en 1900, lorsqu’il était encore bébé. Un mécanicien (Danny Boodmann) le prend en charge et lui donne son nom. A ceux qui trouvent que tout cela n’est pas très règlementaire, il répond : « au cul le règlement ! ». L’enfant évolue sur le bateau sans jamais mettre pied à terre. Discrètement, il apprend le piano. Doué, il devient vite virtuose, touchant son public jusqu’aux larmes en maintes occasions. Adulte, il essayera de débarquer à New York, pour « voir la mer » (d’un autre point de vue !) mais renoncera au dernier moment, effrayé par la dimension infinie de la terre. A bord, il rencontre un trompettiste, Tim Tooney, qui devient vite son meilleur ami, partageant avec lui quelques années d’existence sur le paquebot. C’est cet ami qu’incarne Emmanuel de Candido pour raconter cette belle histoire, qui prendra fin avec la démolition du "Virginian".
Conteur, mime, danseur, Emmanuel de Candido se surpasse pour donner vie au récit. C’est avec beaucoup de grâce et de poésie qu’il transmet la chaleur de cette ode à l’océan, à la musique et à l’amitié. Son immense talent illumine la scène à tel point que ce one-man-show n’en est plus un. Les personnages qu’il évoque sont présents, la tempête qui sévit donne le tournis, le charisme du pianiste devient palpable. Tout cela entrecoupé de très beaux morceaux de musique interprétés par Pierre Solot, très silencieux et pourtant tellement présent. Un spectacle poétique et tendre qui voyage et laissera des traces sur son passage, ne le laissez pas trop s’éloigner.
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